Novembre

Derrière le scénario documenté et la mise en scène tendue, « à l'américaine » - le tout début, où Dujardin traque un membre de Daech à Athènes, évoque 24 Heures chrono -, on cherche en vain un propos. Au moins échappe-t-on à celui de BAC Nord...

Voilà un film solide et fort, dans la continuité d'oeuvres d'enquête comme «Vol 93» ou «Zero Dark Thirty'.

Après Bac Nord, Cédric Jimenez allie efficacité et sobriété pour reconstituer la traque des terroristes du 13 novembre 2015.

Tendu et finement observateur durant sa première moitié, Novembre se désagrège au fur et à mesure qu'il échoue à développer un point de vue pertinent, ou à traiter convenablement tous ses personnages.

Cédric Jimenez met en scène une chorale policière lors de la traque des terroristes du 13 novembre 2015. Plus qu'un film historique, un polar efficace qui parvient à transformer l'histoire en histoires.

Porté par un bon casting, avec un Jean Dujardin toujours aussi solide et les formidables AnaÏs Demoustier et Lyna Khoudri, Cédric Jimenez réalise un thriller palpitant, carré et immersif sur la traque des terroristes du 13 Novembre par les policiers de l'antiterrorisme.

Cédric Jimenez ne montre aucune image des attentats et ne s'autorise aucun effet de mise en scène ni pathos. Il livre un récit nerveux, presque clinique, de ces cinq jours de tension extrême.

Cédric Jimenez est le plus américain de nos réalisateurs. Chez lui, l'énergie n'est pas un mot appris dans les livres. Son modèle se trouve peut-être chez la Kathryn Bigelow de Zero Dark Thirty.

Jamais les terroristes ne seront incarnés. C'est l'efficacité du film de genre qui prime. Le thriller d'action asphyxiant, dépouillé de toute autre considération. Cinq jours en apnée. Environ 1 h 40, s'agissant des spectateurs.

Un tour de force qui installe Cédric Jimenez, jusqu'ici tiraillé entre ses velléités de chroniqueur policier façon Sidney Lumet et de réalisateur d'action testostéronée à la Peter Berg, comme le seul cinéaste français de la trempe d'un Paul Greengrass (« Vol 93 »).

Novembre réussit le pari d'être un film d'action qui laisse les êtres humains s'incarner au milieu d'un drame terrible. C'est ce qui en fait la force.

Avec toute son équipe technique et artistique dont le scénariste Olivier Demangel, Cédric Jimenez a réussi à rendre palpable l'ombre et la lumière de ces jours terribles.

La caméra nerveuse se concentre sur les actions précises, mais aussi sur de grands coups de chance, qui mèneront à un dénouement déjà connu pour ceux qui ont suivi l'affaire. Le récit n'en est pas moins enlevant.

Filatures, saut en hélicoptère pour un interrogatoire au Maroc et descentes dans des appartements ; ceux qui aiment les thrillers policiers seront ravis.

Cette approche réduit l'impact des performances d'une distribution relevée, où seules Anaïs Demoustier, en jeune policière idéaliste, et Lyna Khoudri, en indic proche des terroristes, parviennent à s'imposer.