Ce n'est pas particulièrement original, ni dans le propos, ni dans les textes, ni dans la réalisation, et pourtant, le charme opère dans Nouveau départ. Les comédies françaises ont l'habitude de faire dans la surenchère et le burlesque, mais cette fois, Philippe Lefebvre donne dans la nuance et la tendresse, en exploitant une thématique plutôt rare au cinéma : l'amour après 50 ans.
On suit Alain et Diane qui, après que leur cadet ait quitté le nid, se retrouvent seuls dans leur grand appartement, et se questionnent sur leurs désirs personnels pour l'avenir et la valeur de leur couple. Ils décident finalement de se séparer. Les deux cinquantenaires vivent de nouvelles expériences chacun de leur côté, mais le destin (et leurs enfants) les ramène à se croiser. Est-ce que la flamme se rallumera entre eux? Ou s'abandonneront-ils dans les bras d'un.e. autre partenaire?
Franck Dubosc a rarement été aussi touchant à l'écran que dans ce rôle d'homme fragile, profondément amoureux de sa femme. Il forme un duo irréprochable avec Karin Viard. La magie opère entre les deux acteurs, qui présentent des personnages crédibles et attachants. Plusieurs acteurs secondaires se démarquent également, dont Clotilde Courau et Tom Leeb.
La force du scénario se trouve dans sa sincérité. On n'insiste pas (trop) sur les bévues ou les situations gênantes pour déclencher les rires à tout prix, comme d'autres films l'ont fait si souvent. La comédie est amenée avec finesse. On ne s'esclaffe jamais, mais on sourit tout du long. Nouveau départ possède aussi une perspective moderne réjouissante. Au-delà des observations convenues sur les applications de rencontres et les aléas de WhatsApp, on aborde certains vieux tabous (la ménopause, le mariage gai, les différences d'âge dans les relations amoureuses) avec une légèreté bienvenue.
Le film perd malheureusement en efficacité après la première heure. On plonge alors davantage dans l'inéluctable cliché de la comédie romantique. Mais, la dégringolade est de courte durée, puisque le film dure moins de 100 minutes. La finale, un peu trop bonbon, ne possède pas la fraîcheur du reste de la proposition. Si la comédie décomplexée s'adresse principalement aux cinéphiles de plus de 50 ans, les plus jeunes peuvent apprécier sa touchante sensibilité.