La maison hantée est certainement le sujet le plus traité dans le cinéma d'horreur de la présente décennie. Presque tout a déjà été dit sur le sujet, ce qui n'empêche pas plusieurs producteurs de faire du neuf avec du vieux. Our House fait malheureusement figure d'exception, se contentant seulement de reproduire le maximum de clichés possibles.
La prémisse n'est toutefois pas banale. Grâce à une invention produisant de l'électricité sans fil, trois enfants arrivent à entrer en contact avec leurs parents récemment décédés. De quoi alléger leurs souffrances et leur permettre de reprendre le cours presque normal de leur existence.
On se retrouve ainsi devant un film sur le deuil. Pas du type inquiétant à la Hereditary, mais celui qui est d'une banalité affligeante. La métaphore prend difficilement vie tant le scénario est inconsistant. Le script de Nathan Parker (extraordinaire Moon) basé sur le long métrage à microdudget Ghost From the Machine (aussi intitulé Phasma Ex Machina) de Matt Osterman tourne régulièrement en rond, présentant des personnages superficiels et bien peu intéressants.
Les acteurs ne sont cependant pas mauvais. Thomas Mann du mignon Me and Earl and the Dying Girl a beaucoup de talent et un charisme certain. Cela ne paraît malheureusement pas trop à l'écran. On craque davantage pour la jeune Kate Moyer, qui fait sourire par sa grande naïveté.
Elle est une des rares à ne pas rire devant le ridicule involontaire des situations, alors que l'oeuvre se prend terriblement au sérieux. On insère une image de l'opus culte The Fly pour annoncer qu'il y aura un problème avec la machine, on insiste sur cette fillette qui retient sa respiration dans son bain (mais que va-t-il se passer? Le suspense est insoutenable!) et on multiplie les prises de vue sur une poupée sinistre. Impossible de faire plus prévisible.
Surtout que cette fois, il n'y a pas une mise en scène dantesque pour sauver les meubles. Dans son premier long métrage, Anthony Scott Burns ne fait preuve d'aucune audace formelle. En fait, on cherche la personnalité du cinéaste puisqu'il ne fait que recycler une formule éprouvée, soit des ombres furtives en mouvements et une pléiade de sursauts sonores gratuits. Au moins, la musique s'avère de bonne qualité et la conclusion, mouvementée à souhait, utilise habilement le montage parallèle et les décors fantomatiques.
D'un ennui mortel, Our House a été accueilli dans l'indifférence généralisée lors de sa première mondiale dans le cadre du Festival Fantasia, l'endroit pourtant tout indiqué pour ce type de création horrifique. Tout le contraire de Satan's Slave, cet autre récit sous fond de maison hantée présentée quelques jours auparavant. Depuis le triomphe d'Insidious de James Wan, ces lieux inhospitaliers sont devenus une manne du septième art d'épouvante, et rarement ils auront été abordés avec aussi peu de frissons et de tension.