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Éloges à Kate Beckinsale.. ou à son personnage..
Nothing but the Truth commence assez inhabituellement puisqu'il veut à tout prix avertir que l'histoire qu'il s'apprête à illustrer n'est "PAS UNE HISTOIRE VRAIE". Assez fascinant tout de même à une époque où on se pitche sur les cas vécus pour attirer la sympathie du public et leur argent.
Bon, on doit l'avouer, ce n'est pas dit dans ses termes là et on ne cache pas que le tout s'inspire quand même de faits vécus, mais au moins, on peut qualifier d'audace de mettre le point de ne pas prendre pour du cash (sans mauvais jeu de mots) tout ce qu'on s'apprête à voir dans les presque deux heures qui suivront.
En un sens, cela peut autant jouer à l'avantage qu'au désavantage de l'ensemble. Le manque de convictions par moment et du coup d'intérêt peut regretter que le tout ne soit pas corsé par une part de vérité (n'en déplaise au titre) autant que l'écriture trop soutenu et la mise en scène trop appuyée peut se faire pardonner en se rappelant que c'est de la fiction, de la pure fiction. Ce qui est beaucoup moins excusable dans le cas d'un film qui crie haut et fort qu'il est presque l'incarnation rêvée d'une période historique. Ce qui, on ne peut le cacher, arrive souvent. Puisque avouons-le, avec l'histoire on aime bien en faire des tas.
Mais bon, pour retourner au film en question, on ne peut cacher que ça commence bien. La réalisation est compétente et les interprétations naturelles, que ce soit de la rafraîchissante Vera Farmiga à Noah Wyle, en passant par Alan Alda. Rachel Armstrong, grande journaliste du Sun Times, s'apprête à écrire probablement l'article de sa vie qu'on compare apparemment au Watergate (ah bon?) étant autant consciente des enjeux autant positifs (un prix Pullitzer) que négatifs (l'attaque de gens relativement innocents) que celui-ci pourra amener. Une fois l'acte effectuée, tout ira de pire en pire de tous les côtés imaginables et encore là, ce ne sera pas si pire. C'est au fur et à mesure qu'on s'entêtera dans cette direction en accentuant l'histoire sur le cas de mademoiselle Armstrong et de ses forces de convictions, ce, jusqu'au punch final deviné depuis un très bon moment, que ça se gâtera et qu'autant les gens perdront intérêt à la cause qu'on perdra intérêt au film. Seulement, pour ne pas m'attaquer à l'aide de mes propres arguments face à l'effet similaire entre la forme que le contenu, il ne faut pas voir ici un tour de force, mais bien un manque de talent.
Cela est notamment dû à la sur-écriture du récit et aux phrases hyper-plaquées qui n'ont finalement rien de très motivant ou de très engagé. Oubliez le regard intéressant sur les scandales politiques (pas que ce sujet soit trop risqué, on en fait étalage au cinéma depuis plusieurs années déjà) ou sur les conséquences psychologiques de petits actes qui semblent pourtant bien banales. Attendez vous donc à des performances qui se désagrègent au fur et à me sure que l'histoire s'intensifie, sans nécessairement s'améliorer, à travers de grandes scènes mélodramatiques exagéré où on cherche tour à tour l'empathie, les larmes ou ce que vous voudrez.
Dès lors, on préfère tout miser sur sa chute, que les créateurs du film considère, comme on s'en doute, pour être le summum probablement cinématographique de toute l'année. Cependant, l'effet est fade et on finit par regretter l'engouement pour le film qu'on a jadis ressenti.
On se retrouve avec l'éloge d'un personnage, de sa détermination, de sa force de caractère et bla bla bla et du même coup de son actrice, cela va de soi. Non pas que Kate Beckinsale soit mauvaise, loin de là. Elle réussit à exhiber de belles nuances de jeu ici et là, mais outre le manque de qualité du film en soi, le jeu de Beckinsale est notamment appauvri par le simple fait qu'elle n'incarne finalement personne et ça, dans ce genre de film où on s'entête à dire que ce n'est pas un film de vérité (n'en déplaise encore au titre, décidément), ça n'intéresse personne. Dommage.