Le temps des fêtes approche et pour beaucoup de cinéphiles cela signifie aussi un visionnement excessif de films quétaines de Noël. Parmi les nouveautés que nous offre Hollywood cette année, on retrouve la comédie romantique Last Christmas avec la pétillante Emilia Clarke. Difficile d'affirmer qu'il s'agit d'un nouvel incontournable. Bien qu'il déploie des efforts substantiels afin de répondre aux lois non écrites des classiques cinématographiques du temps des fêtes, il échoue à beaucoup trop d'endroits pour décrocher le titre honorifique d'oeuvre mémorable.
Ce personnage de jeune femme désabusée et irresponsable qui trimbale sa valise dans tout Londres parce qu'elle a été expulsée de son appartement par sa coloc, qui ne pouvait plus endurer ses bêtises, s'avère plutôt attachant. Celle qui se déguise en lutin pour son travail (elle est employée d'un magasin d'articles de Noël) et qui rêve de faire carrière dans le monde de la musique se révèle être une bonne héroïne de ce genre de production romantique légère. Le problème vient plutôt des personnages secondaires et même du prétendant principal, qui sont beaucoup trop caricaturaux pour gagner notre sympathie. La mère dépressive, la patronne bornée, la soeur rigide, tous sont bien trop clichés pour décrocher des rires et remplir adéquatement leur rôle.
On ne peut pas dire que le scénario, coécrit par l'actrice Emma Thompson, se démarque par sa finesse. Les gags sont soulignés à gros traits et on comprend dès la moitié du film où on veut nous amener. Reste quand même que la finale, touchante, arrivera à en surprendre quelques-uns et à faire couler des larmes sur les joues des plus sensibles. La réalisation de Paul Feig, espiègle et mièvre par moment, saura aussi charmer quelques mélancoliques. Malheureusement, Noël prend une place très secondaire au sein du récit. On a choisi le temps des fêtes, mais l'histoire aurait pu se déployer sur n'importe quelle autre toile de fond et le résultat aurait été le même. On aurait même préféré que les liens avec la chanson du titre ne soient pas aussi littéraux.
Malgré tout, Last Christmas n'est pas un échec lamentable. On passe quand même un bon moment, mais le film possède des défauts qu'on a du mal à lui pardonner. Le long métrage s'est contenté d'appliquer une recette, sans se soucier d'y apporter un soupçon d'individualité et de magie. Dommage, parce que Londres était belle avec ses petites lumières scintillantes et sa couverture blanche...