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American Nightmare
Oubliez l’affiche, le titre et la bande-annonce qui sont racoleurs au possible et semblent promettre une espèce de teen-movie idiot, trash, sexuel et ultra-violent. Il y a un peu de ça en effet dans « Assassination Nation » mais c’est surtout bien plus. Un film dérangé et secoué que son distributeur a certainement bien eu du mal à vendre ce qui explique son peu d’exposition en salles lors de sa sortie et son insuccès. Sam Levinson (le fils de) change radicalement de registre lui qui nous avait agréablement surpris avec son premier film, la chronique en forme de repas de famille qui dégénère « Another Happy Day ». Le long-métrage a des airs de film pop sous acide à la « Spring Breakers » teinté de « American Nightmare ». En fait, il fait la synthèse des deux, se parant d’un quartet d’héroïnes délurées à l’instar du premier et de l’imagerie du second pour un portrait au vitriol d’une Amérique malade et contenant une violence sous-jacente, hypocrite vis-à-vis de ses valeurs. Le film n’a pas plus dans son pays d’origine et comprend pourquoi au vu du miroir grossissant et peu aimable qu’il renvoie à une partie de sa population. Le film dézingue à tout va à la manière du récent et excellentissime « The Hunt » (entre violence et satire qui charge à boulets rouges) avec moins de réussite tout de même et de menus défauts. En effet, c’est un petit peu long au démarrage, l’interprétation manque parfois de nuances, il y a quelques fautes de goût et certains tics de mise en scène qui font penser aux clips s’avérant dispensables. En outre, Levinson cède sur la fin à un penchant pour la violence qu’il dénonce (comme la saga « American Nightmare ») et à des plans gratuits (les filles armées jusqu’au dent en tenue sexy). Paradoxalement, ils sont tout de même tout à fait plaisants voire jouissifs pour le spectateur. Tout cela ne gêne en rien l’appréciation de ce pamphlet féministe osé et radical qui s’avère jubilatoire presque du début à la fin.
« Assassination Nation » part d’un postulat à priori probable (un hacker dévoile tous les échanges privés des habitants d’une petite ville sur la Toile, entre textos pornographiques et petits secrets de chacun, ce qui va faire l’effet d’une onde de choc sur la communauté) et le pousse à l’extrême, voire dans l’absurde. C’est totalement abouti et cela permet à Levinson de mettre en avant le puritanisme d’une certaine Amérique en pleine face et ses contradictions, de l’homophobie au sexisme en passant par le goût pour la violence et les armes ou le jugement d’autrui sans procès. Les réseaux sociaux et moyens de télécommunication contemporains sont au centre du film et cristallisent les errements et les défaillances morales d’une partie de la population, schizophrène, bête et violente. La démonstration n’est pas si lourde qu’on voudrait/aimerait le penser et c’est édifiant. La chasse aux sorcières qui s’organise contre ces jeunes filles à Salem (forcément) rappelle aux pires heures de l’Histoire et pourrait tout à fait se dérouler aujourd’hui, sans le dernier tiers, excessif (quoique ?), mais qui sert de défouloir et de catharsis au spectateur. Notons également une bande-son hypnotique et pas mal de plans très stylisés et magnifiques. La mise en scène de Levinson est excellente et augure du bon pour la suite de sa carrière et on retiendra cet incroyable plan-séquence sur la maison assiégée par des hommes masqués entre home invasion à la « The Strangers » et film éthéré à la « The Bling Ring ». Une diatribe puissante et outrancière, sans concessions, qui fait partie des films qu’on aime ou qu’on déteste mais qui n’est pas ce qu’il semble être à première vue. Quant au dénouement il est aussi étonnant qu’évident et le générique de fin, très clip post-apocalyptique est de toute beauté.
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Action Destruction
Le sujet traité par le film est d'actualité. Par contre le film contient des scènes et du langage vulgaire. Je pense que le réalisateur n'avait pas le choix d en inclure mais je trouve qu il y en a trop. Film qui porte à réfléchir sur la vie privée et l Internet. Film d ado.