********* Nous avons vu le film The Good Nurse au Festival du Film de Toronto 2022. *********
Des films sympathiques, armés de bonnes intentions, mais qui ratent partiellement leur cible, il y en a des tonnes en salles et sur les plateformes. Malheureusement, l'adaptation cinématographique du roman My Policeman de Bethan Roberts fait partie de cette catégorie. L'amour interdit entre deux hommes dans les années 50 en Angleterre n'est pas un sujet banal ni sans intérêt, mais il manque de personnalité dans la réalisation de Michael Grandage et de caractère dans le scénario de Ron Nyswaner pour servir efficacement le propos.
On suit l'histoire de Tom, un jeune policier de la ville de Brighton en Grande-Bretagne, qui s'éprend du conservateur de musée Patrick, mais qui décide d'épouser Marion, comme les relations homosexuelles étaient interdites à l'époque. Quarante ans plus tard, le trio se retrouve alors que Marion invite Patrick, maintenant handicapé, à vivre avec Tom et elle dans leur magnifique maison en bord de mer. Les deux intrigues sont développées en parallèle et progressivement, on découvre tout ce que le trio a vécu ensemble ainsi que les secrets et l'amour qui les unissent.
Harry Styles, qui en est à sa deuxième apparition au cinéma, n'est pas irréprochable, mais son jeu est suffisamment juste et honnête pour convaincre. La complicité qu'il entretient avec sa covedette David Dawson fait partie des points forts de l'oeuvre. D'ailleurs, les deux trios d'acteurs (l'une au présent, l'autre en 1950) s'avèrent touchants et souvent vibrants. Le scénario de Nyswaner comprend, lui, par contre, des lacunes évidentes. Le mélange des deux époques laisse à désirer : le tout n'est pas fluide du tout. De plus, les dialogues ne sont pas passionnants et l'histoire, bien que tragique, n'interpelle pas particulièrement le cinéphile.
Malgré son déficit d'originalité et d'ambition, My Policeman n'est pas un échec complet, au contraire. C'est un drame tout à fait acceptable, qui expose un triste pan de l'histoire pas si lointaine qui mérite sa place au cinéma. La mise en scène impersonnelle de Grandage permettra tout de même de rejoindre un grand public qui ne cherche pas l'enjolivure du 7e art.