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Expo longuette.
Voilà typiquement le type de film qui aurait pu être excellent mais qu’un défaut majeur vient toutefois handicaper dans la perception qu’on en a. Surtout que ce défaut est pour ainsi dire le seul qui nuit à la totale réussite de cette œuvre ambitieuse. Ce bâton dans les roues qui empêche « Museo » de fonctionner à plein régime est sans conteste sa durée interminable et les nombreuses longueurs qui s’égrènent tout au long du film. Il y a des séquences répétitives et de nombreuses baisses de rythme qui nous plongent dans une certaine torpeur et empêchent de focaliser l’attention du spectateur sur un sujet passionnant et un film pourtant foisonnant d’idées. Et on ressent tout cela particulièrement lors de la seconde partie, une fois le cambriolage effectué.
D’ailleurs, ce cambriolage est l’une des réussites du film dans la manière dont il est filmé. Anti-spectaculaire au possible, sa lenteur est fascinante et la manière dont Ruispalacios utilise le montage et la musique et confectionne ses plans est unique, imparable et vraiment réussie. Les quelques notes d’humour qui parsèment le film, un humour un peu à froid, lui donnent des airs de « Ocean’s Eleven » de l’art avec un duo en lieu et place de la troupe des films de Soderbergh. Pour revenir à la mise en scène, sans que ce soit gratuit ou prétentieux, le cinéaste mexicain confectionne des plans beaux à se damner mais surtout inventifs sans jamais être ostentatoires. Ils sont tous brillamment travaillés et donne un aspect visuel princier à « Museo ». Pour un film sur l’art, on ne peut nier que l’esthétique est en adéquation avec le sujet et brille par sa beauté, de la photographie aux prises de vues.
Gael Garcia Bernal et Leonardo Ortizgris forment un duo de choix incarnant respectivement une tête à claques et un benêt avec brio et en évitant d’en faire trop. « Museo » nous balade d’une maison de famille bourgeoise (les moments du Noël en famille sont bons et permettent de mieux cerner le personnage principal avec de bonnes pointes d’humour), au vol du musée en passant par les temples mayas et la ville balnéaire d’Acapulco (qui permettent eux une intéressante mais trop longue introspection sur l’art). Le point d’orgue reste la scène avec le collectionneur d’art qui permet un état des lieux passionnant sur le sujet malgré des échanges verbaux qu’on pourrait trouver un peu trop poussées. Les aventures de ces pieds nickelés (inspirée d’une histoire vraie qui a défrayé la chronique au Mexique) entre humour un peu décalé, film de braquage et une analyse de notre rapport à l’art et l’histoire claire mais concise, tout cela emballé dans de superbes images, ne souffrent vraiment que de trop nombreuses longueurs et d’une durée qui s’étend bien trop sur la fin (par exemple la séquence du bar à danseuses).
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