Mordre dans la nuit Critiques des membres

Virée vampirique.

En voilà une excellente surprise! Et c’est la seconde fois que le réalisateur Adam Randall nous fait prendre notre pied de cette façon avec une série B sortie quasiment de nulle part. Il y a deux ans, il nous mettait en effet KO avec le surprenant et stressant thriller « I see you ». Un suspense tordu et malaisant à la réalisation à la fois léchée et somptueuse. Le voilà qui nous revient avec ce « Night teeth » sur Netflix. Encore une série B qui semblait anecdotique et banale et qui se révèle tout le contraire en évitant, de plus, totalement la redite avec son film précédent. Cette fois on quitte les terres du thriller adulte et vicieux à rebondissements pour un film de genre ado sur les vampires au scénario plutôt original, malgré le thème vu et revu des suceurs de sang. Cependant, après la déferlante « Twilight » durant dix ans, les films vampiriques s’étaient faits plus rares récemment et celui-ci redonne un sacré coup de neuf au genre, ce qui n’était pas gagné.

Attention, « Night teeth » ne révolutionne pas le genre non plus mais Randall s’en empare brillamment avec cette virée nocturne entre un chauffeur devant conduire deux riches jeunes femmes à différentes adresses dans un Los Angeles incandescent. L’accroche est mystérieuse et tout cela est intrigant. Le long-métrage dévoile peu à peu ses cartes et se révèle surprenant à plus d’un titre. Certes, on est dans une esthétique et des thématiques très chic, très pop et à la mode qui veulent draguer le public adolescent mais c’est certainement le premier public ciblé et c’est très bien fait. Alors... La mythologie vampirique est traitée avec quelques idées nouvelles tout en puisant également dans les fondamentaux. Il n’y a aucune baisse de cadence durant plus d’une heure et demie et chaque séquence se démarque parfaitement des autres malgré le caractère presque programmatique du scénario qui voit enchaîner une à une les étapes de ce road-movie citadin de nuit.

Mais le nec plus ultra de « Night teeth » est sans conteste la mise en scène d’Adam Randall, travaillée, belle à se damner et flamboyante. Le jeune réalisateur doit être issu du clip tant ses plans sont esthétisants et peaufinés comme jamais. Bien sûr, il s’inscrit dans une certaine mouvance qui pourrait voir le film se périmer visuellement assez vite mais, à l’heure actuelle, c’est parfaitement adapté à l’esprit du moment et au sujet du film. On n’avait pas vu Los Angeles de nuit filmée de manière aussi envoûtante et magnifique depuis « Drive ». Les plans de coupe sur la ville de nuit sont à couper le souffle, il y a pas mal d’effets de mise en scène originaux et les filtres utilisés donnent un cachet très classe à ce long-métrage bien plus beau sur la forme que des centaines de films du genre à la mise en scène anecdotique. Le duo de femmes vampires a sacrément de la gueule et rappelle parfois le look des vampires de « Blade ». Quant à Jorge Lendenborg Jr, dans le rôle-titre, c’est une découverte qui démontre un sacré charisme. A la fois prenant, amusant et étonnant, un petit film qui ne paye pas de mine en apparence mais qui se positionne d’emblée dans les cimes du catalogue Netflix. Bon ok, ce n’est pas difficile mais quand même.

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