Quand on nous a appris qu'Hollywood envisageait de donner une seconde vie à la franchise Jurassic Park, plusieurs ont crié au scandale. Retoucher à un tel classique du cinéma moderne, une icône de la culture pop, était un blasphème contre le septième art. Mais, à la surprise générale, Jurassic World, sorti en 2015, a été un succès presque instantané, générant des profits astronomiques et obtenant rapidement l'aval des critiques et des fans.
La suite de la suite était, une fois de plus, attendue de pied ferme par les cinéphiles. Jurassic World était-il un coup de chance? Pouvait-on reproduire un succès ad vitam aeternam ou y a-t-il, au cinéma, une date de péremption à la réussite d'une recette éprouvée? La réponse à cette question dépend du point de vue où l’on décide de se placer. Si on veut intellectualiser l'oeuvre, on peut déjà parler de l'enclenchement d'une lente extinction de la série, mais si on décide de le voir pour ce qu'il est - un produit de divertissement - on peut certainement parler d'une autre petite victoire pour Universal et Hollywood.
Jurassic World: Fallen Kingdom devient ridicule à un moment, tellement il est bondé de séquences d'action. Le film ne ralentit jamais. Pour un cinéphile qui veut oublier ses tracas du quotidien pendant 2h en compagnie des créatures les plus dangereuses que la planète Terre n'ait jamais portées, le nouveau film de J.A. Bayona est un incontournable. Évidemment, il faut laisser son cerveau au vestiaire. Le long métrage est truffé d'incohérences narratives, d'exagérations et de revirements invraisemblables. Juste au moment où l'on se dit que les scénaristes ne peuvent pas vraiment faire de propositions plus loufoques, les choses deviennent encore plus farfelues. Toutefois, comme ce type de film suggère ce genre de démesure, il nous revient rapidement en mémoire qu'on a laissé sa perspicacité à l'entrée et on y prend alors son pied.
Sans surprise, le film rejoint les attentes d'un point de vue visuel. Les effets spéciaux sont spectaculaires et les dinosaures, imposants et magnifiques. Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, qui reprennent les rôles qu'ils ont tenus dans le film précédent, font du bon boulot, mais ce ne sont pas eux les vraies vedettes du film. Les tyrannosaures, brachiosaures et velociraptors ne leur laissent que peu d'occasions de briller. Mentionnons que la jeune Isabella Sermon livre une performance plus qu'honorable sous les traits d'une petite fille élevée dans le manoir où les premiers dinosaures ont été ramenés à la vie par John Hammond.
Avec Jurassic World: Fallen Kingdom, nous sommes sur le bout de notre chaise du début à la fin. Le style de l'oeuvre rappelle souvent les chapitres originaux et comble nos coeurs nostalgiques. Le fait qu'on retrouve un enfant parmi les protagonistes apporte un aspect plus familial fort appréciable. Pour un divertissement sans souci (pas complètement vide, mais loin d'être substantiel), Jurassic World: Fallen Kingdom est un choix sûr.