Il faut d'abord savoir que le public de My Little Pony en est un très niché; les petites filles entre 3 et 7 ans. Toutes les personnes n'appartenant pas à ce groupe cible s'ennuieront grave à suivre les aventures de Twilight Sparkle, la princesse de l'amitié. Parfois, quand les thématiques et l'intrigue sont trop juvéniles et unilatérales, les adultes peuvent se rabattre sur la qualité de l'animation, mais même cela est impossible ici. My Little Pony fait appel à des images 2D traditionnelles, le genre qu'on voit dans les séries animées de Télétoon (et pas les meilleures d'ailleurs).
Le film My Little Pony n'est qu'un long épisode télé de 99 minutes. Les spectateurs avertis pourront même remarquer les coupes franches entre les différents tableaux où les publicités auraient pu être intégrées. On aurait espéré une histoire plus complexe et originale que celle présentée dans ce long métrage, qui dépeint la quête de la princesse Twilight Sparkle et ses amis pour trouver la Reine des Hippogriffes capable de les aider à sauver leur chère contrée d'Equestria. Le fait que le public soit amené à voyager avec les poneys chez les pirates, les sirènes et dans d'autres mondes chatoyants s'avèrent un principe intéressant, mais qui, malheureusement, s'essouffle rapidement. On aurait espéré voir apparaître un deuxième niveau d'humour à un moment ou à un autre dans la production, mais My Little Pony reste bien solidement ancré dans son premier niveau infantile.
Il faut dire que les nombreuses chansons (pas très bonnes, précisons-le) n'aident pas non plus à la fluidité de l'ensemble. Une ou deux auraient pu être suffisantes, mais c'est plutôt cinq ou six ballades résolument positives que nous propose le film. De plus, les acteurs choisis (en français, comme en anglais) ne sont pas des chanteurs de profession. Bien qu'ils ne faussent pas nécessairement, leur timbre n'est pas toujours juste et les oreilles nous sillent. Précisons quand même que les doubleurs québécois - dont Sarah-Jeanne Labrosse, Catherine Brunet, Pier-Luc Funk et Émilie Bibeau - font du bon travail afin de respecter la légèreté et l'enthousiasme désarmant de la production.
Les arcs-en-ciel supersoniques et les gâteaux géants pourraient bien engendrer de graves indigestions aux adultes. Mais, est-ce que la magie de l'amitié sera suffisamment puissante pour ensorceler les fillettes? Certainement. Reste juste à savoir le niveau d'ennui que les parents sont prêts à endurer pour le bonheur de leur progéniture....