Au premier abord, The Hitman's Bodyguard paraissait être un autre film d'action puéril, sans substance ni originalité, qui tente de nous faire oublier sa médiocrité sous le bruit des balles. Et c'est exactement ce qu'il est. Par contre, Ryan Reynolds et Samuel L. Jackson possèdent une chimie inattendue qui parvient à nous faire pardonner, en partie, la faiblesse de son contenu.
Ce duo improbable, on l'a vu souvent dans des comédies d'action du même genre (Jonah Hill/Channing Tatum, Bruce Willis/Tracy Morgan, Jackie Chan/Chris Tucker, Sandra Bullock/Melissa McCarthy, etc.), mais la connexion n'est pas toujours aussi efficace que dans le cas présent. Malgré toute l'absurdité du contexte entourant les deux protagonistes, on croit en l'amitié qui les lie; un élément essentiel à la réussite de la production. S'il n'y a pas de chimie entre les deux héros, vaut mieux s'avouer vaincu d'avance! Reynolds et Jackson se complètent bien à l'écran, jouant habilement sur l'aspect humoristique de leurs personnages ainsi que sur le côté plus angoissant de l'histoire. Bien entendu, ni l'un ni l'autre ne remportera d'Oscar pour cette performance, mais la relation qu'ils entretiennent et les aventures qu'ils mènent sont loin d'ennuyer.
Par contre, le scénario manque cruellement de singularité. Les héros - censés être tueur à gages et ancien agent de la CIA ultra-qualifié - réussissent la plupart de leurs coups grâce au hasard ou à d'étonnantes coïncidences. La surprise s'avère généralement l'élément-clé dans la réussite de ce genre de production. Malheureusement, le spectateur n'est ici jamais étonné des conjonctures et travers du récit; la trame est prévisible et sans saveur.
Le réalisateur Patrick Hughes a, sans contredit, profité amplement de sa cote « R ». Le langage vulgaire côtoie une violence omniprésente et souvent graphique. Il faut aussi mentionner que le long métrage aurait surement bénéficié d'un montage plus serré. Les séquences de fusillades et de poursuites sont bien trop nombreuses; on se lasse rapidement de voir Ryan Reynolds et Samuel L. Jackson éliminer des ressources inépuisables d'ennemis biélorusses (tout le Bélarus est à leur trousse...).
« Quand la vie te pisse dessus, tu en fais de la limonade. »
- Darius Kincaid (Samuel L. Jackson)
Il faut dire aussi que la production a choisi d'offrir un doublage très « québécois » à Mon meilleur ennemi. On retrouve donc des termes et expressions comme « dans ta face », « c'est plate », « ça sent l'cul », « nul à chier » et un nombre incalculable de « fuck », « motherfucker » et ses autres dérivés. Est-ce mieux un langage purement québécois ou un français international? On se le demande.
The Hitman's Bodyguard ne se prend pas au sérieux. La première affiche, publiée sur le web, qui parodiait le poster du drame musical The Bodyguard avec Whitney Houston et Kevin Costner (que vous pouvez voir ci-dessous) en est une preuve criante. Si on le considère ainsi - bouffon, grivois et rebelle - on l'apprécie davantage.