********* Le film Mon cirque à moi est disponible en salles dès ce vendredi 14 août. **********
Mon cirque à moi est le parfait film d'été, le parfait film de pandémie : un raffiné mélange entre comédie et drame qui réchauffe les coeurs en toute circonstance. Miryam Bouchard s'est inspirée librement de sa vie pour bâtir une histoire touchante et réjouissante, portée par des valeurs de liberté fortes et une morale toute douce, sans prétention.
Le film brosse le portrait d'une adolescente du nom de Laura, élevée par son père clown, Bill, qui parcoure le Québec avec lui en tournée, en tant que son assistante. Laura rêve d'une vie normale, d'une éducation digne de ce nom et d'un avenir stable. Avec l'aide de sa professeure de mathématiques, elle tâchera d'étudier afin d'avoir une chance d'entrer à l'école privée, même si son père désapprouve son choix.
Finement écrite, cette histoire d'émancipation et d'acceptation rejoindra beaucoup de personnes. La jeune héroïne est très attachante, notamment grâce à la personnification incarnée de la comédienne Jasmine Lemée. Patrick Huard s'avère, lui aussi, particulièrement convaincant sous les traits d'un père aimant qui mène une vie de bohème, loin des standards habituels. Autant dans les prouesses clownesques que dans les scènes plus tragiques, l'acteur épate et séduit. Robin Aubert, qui interprète le complice de scène de Bill, tire aussi son épingle du jeu grâce à un rôle hilarant qu'il maîtrise parfaitement. On doit aussi souligner le travail irréprochable de Sophie Lorain en prof de math rigide et de la jeune Mathilde Boucher en amie fidèle. En fait, on peut dire que Bouchard a frappé un coup de circuit avec cette distribution toute étoile.
La réalisatrice n'a pas lésiné sur la qualité du visuel non plus; les décors colorés (dont cette jolie caravane vert pomme qui sert de maison à cette famille peu orthodoxe), les costumes magnifiques, la lumière irradiante, tout cela appuyé par un montage rythmé et des dialogues percutants. Il y a peut-être quelques incongruités au niveau de la temporalité ou certaines incohérences qui agaceront les plus raisonnables d'entre nous, mais on excuse beaucoup de choses par la féérie de l'ensemble. Il émane une certaine magie de ce film dont on ne peut rester indifférent et qui nous permet de laisser notre rationalité de côté pendant, au moins, 100 minutes.
D'ailleurs, on sort de la représentation de Mon cirque à moi avec une part de cette magie et on l'emporte avec nous dans ce monde qui, actuellement, manque de clowns et de rires.