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LES JOURS PARFAITS
Le nouveau film de Wim Wenders fait partie des œuvres qui ne font pas l’unanimité. Pour la critique de Bande à part, c’est un « bonheur de film », mais pour celui du Figaro, c’est plutôt « un film mou qui traîne des pieds et patine comme un savon ». Ces opinions inconciliables n’ont rien de surprenant quand on sait que « Les jours parfaits » raconte le quotidien d’un homme dont le métier est de laver les toilettes à Tokyo. On le voit se lever, faire sa toilette, arroser ses plantes, avant de le suivre en train d'astiquer les superbes toilettes tokyoïtes. Rien de bien excitant en apparence. « Quand on a vu les quinze premières minutes, me lance une amie, on a vu tout le film. » Il est vrai que les répétitions sont nombreuses, mais je les ai vues comme des thèmes musicaux qui réapparaissent tout en variations.
Cette œuvre méditative m’apparaît comme un hommage à la simplicité volontaire, à la zénitude, à la beauté, à la bienveillance ainsi qu’à la plénitude du présent. Comme le dit si bien François Forestier dans L’Obs, « c’est inattendu, déconcertant, beau et, d’une certaine manière, fascinant ». Mais pas pour tous, cela va sans dire !
Moi, capitaine
« Moi, capitaine » ne fait pas plus consensus que « Les jours parfaits ». Mais ce qu’on reproche à Matteo Garonne, contrairement à Wim Wenders, c’est d’en faire trop plutôt que pas assez. Il est vrai que l’action ne manque pas dans cette odyssée périlleuse, qui mène deux jeunes du Sénégal à l’Italie, au risque de leur vie. Mais je n’y ai pas vu d’invraisemblances. Bien sûr, le scénario ne s’inspire pas d’une histoire vraie. Il ne s’agit pas non plus d’un documentaire sur les dangers vécus par les réfugiés en traversant le Sahara ou la Méditerranée. Mais les scénaristes se sont inspirés avec beaucoup de réalisme de plusieurs récits racontés par de jeunes réfugiés. Je n’ai pas vu non plus dans « Moi, capitaine » de grandiloquence. J’y ai plutôt découvert un récit touchant, émouvant, voire bouleversant.
Le jeune comédien Seydou Sarr, dont c’étaient les débuts au cinéma, est remarquable de vérité.
Épopée migrante utile mais maladroite (ou malhonnête?)
La vie des migrants, qu’ils soient installés dans un nouveau pays, projettent de partir ou traversent terre et mer pour arriver vers une destination plus heureuse, est devenue monnaie courante au cinéma. Peu importe sa nationalité. Que ce soit vers les Etats-Unis ou le Canada pour les pays d’Amérique du Sud, pour l’Europe pour les pays d’Afrique ou le Japon et l’Australie pour les pays d’Asie, ces gens qui quittent tout pour tenter une vie qu’ils espèrent meilleure dans un pays plus riche inspirent le septième art dans sa veine sociale et humaniste depuis toujours. Mais rarement un long-métrage de cinéma n’avait traité aussi frontalement le périple vécus durant des jours - voire des semaines - de l’Afrique subsaharienne vers les portes de l’Union Européenne. Même si ce type de trajet inhumain et toutes les embûches qui vont avec est relayé régulièrement par les infos (comme ceux qui font la traversée de la jungle de Calais jusque l’Angleterre, ce qui accouche de titres comme « Welcome » ou le récent et très beau « Ils sont vivants »), aucun film n’avait pris le parti de traiter le sujet de manière si frontale. De nous faire vivre du début à la fin ce périple fou. Et quand c’est un cinéaste connu et reconnu qui passe par Cannes (l’italien Mateo Garrone en l’occurrence), ça rayonne d’autant plus à l’international. Le film a d’ailleurs été clivant à Cannes en compétition mais a plutôt été bien reçu partout et il représente même l’Italie aux Oscars dans la course au meilleur film étranger.
Que vaut donc ce film sur un sujet rebattu que l’on pense connaître par cœur à force d’entendre les médias? Il nous apprend (un peu) des faits que l’on ne connaissait pas. Il humanise (de la bonne manière) et met des visages tangibles sur une tragédie qui a cours chaque mois à nos frontières par milliers. Il nous abreuve (un peu trop) d’images superbes du désert et de la mer. Il enfonce (un peu trop également) de portes ouvertes sur le sujet. Il développe aussi un discours que l’on trouve (bien trop) léger, auquel il manque de contextualisation, rendant son propos parfois (quelque peu) maladroit ou malhonnête. « Moi Capitaine » est donc un film moyen qui pêche autant par ses problèmes de fond qu’il nous enchante visuellement. Mais n’est-ce pas étrange de s’extasier devant la beauté plastique d’une œuvre au sujet si dur, fort et surtout tragique? Comme si Garrone avait décidé de créer un beau livre d’images et de nous offrir un film simple et vulgarisé sur un sujet hautement complexe. Ce qui est un brin contradictoire...
Donc oui, « Moi Capitaine » épate par ses sublimes images. Ces plus belles séquences sont peut-être même celles qui tentent l’onirisme comme cette femme épuisée en apesanteur dans un désert magnifié, les volutes de sa robe volant au vent, ou celle voyant le navire de migrants en pleine nuit s’approcher de lumières fantasmagoriques incarnées par une plateforme pétrolière surgie de nulle part. Ou encore tous ces beaux plans larges sur les étendues infinies de désert et de mer. Garrone se la joue esthète et nous éblouit de belles images mais est-ce bien approprié et raccord avec la note d’intention initiale qui était de nous faire vivre le périple des migrants de leur point de vue? Probablement pas. Le film est, en outre, forcément un peu prévisible et enfonce des portes ouvertes. On ne dira pas qu’il sombre dans le misérabilisme, cette odyssée dangereuse pouvant peut-être se révéler pire que ce que l’on voit ici (mais parfois aussi moins tourmentée). C’est également un peu long et nanti d’invraisemblances pour faire vibrer la corde sensible (en effet, pourquoi séparer les deux amis si c’est pour qu’il se retrouvent comme par enchantement à des fins lacrymales). On déplore enfin que Garrone omette de nous dire ce qu’il se passe après. Il dépeint également le quotidien de ces deux garçons dans leur pays comme plutôt agréable, comme s’ils fuyaient une sorte de Paradis et leur culture pour aller se damner en Enfer... Bref, un film visuellement splendide et méritoire lorsqu’il nous montre les facettes de ce chemin de croix mais très discutable sur pas mal de questions de fond.
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Excellent.
Mémorable
Attention film choc que tout le monde finira par voir tant c’est efface, bien réalisé, bien joué et qu’on en sort troublé, mais pas traumatisé parce que le réalisateur de Gomorra qui sait comment moduler un film.
On suit le parcours de migrants de deux amis adolescents qui partent du Sénégal pour tenter de rejoindre l’Italie. Il devront traverser le désert et la Méditerranée grâce à des passeurs qui sont pour la plupart des monstres. Il y a des scènes qui frôlent l’insupportable, mais aussi de moments touchants qui nous rappellent que la nature humaine est complexe et que la bonté existe. Le réalisateur italien Matteo Garrone n’est pas le premier venu. Son film est réaliste, parsemé de péripéties qui tiennent le spectateur en haleine et pimenté par quelques touches de réalisme magique qui montrent comment l’esprit humain parvient à sublimer l’horreur. On sort du film avec une profonde empathie pour ces migrants qu’on voit si souvent aux nouvelles.
Excellent
Ce n'est pas une grosse production hollywoodienne. Si je ne me trompe pas, c'est une production italienne. Mais ce film n'a rien à envier à Hollywood.
Les acteurs sont très bons. Le scénario est excellent. Le film montre très bien les dangers que subissent les réfugiés qui quittent leur pays pour un pays plus prospère.
C'est un film avec un mélange de wolof, sous-titré, de français et un peu d'arabe. Ce film mérite amplement d'être vu
MOI CAPITAINE
Un TRÈS TRÈS bon film.... À voir par tout le monde