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Trans miss.
Il est clair que « Miss » ne plaira pas aux partisans de la Manif pour tous, aux allergiques à la théorie du genre et même aux intolérants de tous bords. Pour son second film, près de dix ans après le succès du sympathique « La Cage dorée », Ruben Alves nous convie à une ode à la tolérance et à la différence avec son personnage principal masculin rêvant de devenir Miss France. D’ailleurs le film semble avoir eu le soutien du fameux comité puisqu’on entre également dans les coulisses du concours et qu’on y voit la participation de Sylvie Tellier, ce qui n’est pas sans intérêt vu l’institution qu’est cette compétition (et au passage on y écorche le côté ringard et sexiste que peut revêtir l’événement). On ne peut pas dire que le film soit une comédie (le rire y est rare), ni vraiment un drame (en dépit de quelques moments touchants) et pas non plus un mélange des deux. On est plutôt face à un film léger et grave à la fois, sur l’acceptation de soi, qui lorgne fortement vers les feel-good movies américains.
Le long-métrage n’est pas exempt de défauts mais se révèle sympathique, frais et plein de bonnes ondes. Il jongle constamment entre les clichés et les lieux communs, les effleure parfois, mais parvient à ne pas tomber la tête la première dedans. Et, avec un tel sujet, on se doute que cela n’a pas dû être facile tout le temps. Les rebondissements sont également prévisibles tout comme l’enchaînement de certaines situations. On ne peut pas dire que « Miss » nous surprenne mais en tout cas il nous ravit durant près de deux heures. La chose qui fonctionne le moins est sans conteste les séquences émotion censées faire vibrer nos cœurs et couler nos larmes : elles sont trop préfabriquées et tire-larmes et elles n’auront véritablement d’effets que pour les cœurs d’artichaut. Ceci mis de côté, on s’attache à cette galerie de personnages haute en couleurs.
En effet, les seconds rôles sont particulièrement soignés. Pascale Arbillot, trop rare en tête d’affiche, est royale dans le rôle de la coach des miss. Isabelle Nanty en baba-cool, certes déjà maintes fois vue dans de type de prestations, fait le boulot mais c’est surtout de Thibault de Montalembert qui est mémorable en travesti prostitué vieillissant. Encore au-dessus, la couronne est sans conteste à décerner à Alexandre Wetter dans le rôle principal. Il est totalement bluffant en jeune homme androgyne voulant assumer sa part de féminité. L’acteur semblait fait pour l’incarner et sa beauté naturelle en femme comme en homme est troublante et tout à fait en accord avec le rôle. On y croit comme ses partenaires dans le film et c’est perturbant. De plus, Alves colle sa mise en scène à celle d’un concours de miss, glamour et très esthétique, ce qui nous ravit les pupilles. La fin tente de surprendre mais sans vraiment y parvenir, néanmoins les idées véhiculées et la bonne humeur de l’ensemble emportent le morceau. A voir pour se faire du bien et passer un bon moment entre sourire et notions d’ouverture d’esprit.
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