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Cliché sport.
On ne peut nier que l’actrice Halle Berry donne le maximum d’elle-même devant et derrière la caméra pour son premier film. Avec force et sincérité. Mais cela n’empêche pas « Meurtrie » d’être une œuvre très classique sur la forme comme sur le fond et qui ne laissera pas un souvenir impérissable à ceux qui l’ont vue. L’actrice, véritablement révélée grâce au drame « A l’ombre de la haine » il y a près de vingt ans pour laquelle elle a reçu l’Oscar de la meilleure actrice, est tombée un peu dans les oubliettes après le four critique et public de « Catwoman ». Elle revient depuis quelques années sur le devant de la scène timidement dans des blockbusters (« Kingsman 2 »), des séries B dispensables (« Kidnap ») ou des films d’auteur peu convaincants (« Kings »). Mais comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, elle s’est tournée vers Netflix pour produire son premier film.
Le problème de « Meurtrie » est qu’il s’inscrit dans la lignée des drames sportifs, un genre déjà bien usé jusqu’à la corde, et plus précisément un drame dans le milieu des sports de combats, une niche tout aussi risquée puisque déjà bien balisée par le passé grâce à des pépites comme « Warrior » ou « Million Dollar Baby ». Difficile d’innover dans ces conditions et effectivement « Meurtrie » n’essaiera jamais d’aller plus loin que son cahier des charges originel. On est donc face à un film hautement prévisible en tous points qui se contente de cocher tous les passages obligés du genre, de l’héroïne blessée par un trauma familial au retour tardif sur le ring en forme de consécration, tout y passe. Et on brasse des thèmes comme la résilience, l’abnégation ou encore le pardon, de manière plus que commune et attendue, les sports de combat n’étant que le contexte d’une traditionnelle seconde chance. Si ce n’est la relation du personnage principal avec son entraîneuse, tout est presque déjà couru d’avance. Cependant, ce premier long-métrage suit son chemin, certes tracé et sans surprise, mais avec application et un regard sincère. Berry parvient à nous emporter dans son récit sans que l’on s’en rende compte et on ne s’ennuie pas un seul instant.
La composition d’Halle Berry est la pierre angulaire du film. Si les seconds rôles sont bons (mention spéciale à Sheila Atim, une révélation, et au jeune acteur tout mignon qui joue son fils), c’est elle qui tient le film à bout de bras, avec humilité et dévotion. Elle est aussi intense que ce rôle le demandait. L’actrice parvient aussi à se tirer avec les honneurs au niveau de la mise en scène plutôt adaptée au sujet. Si les scènes de combat ne sont pas spécialement mémorables, c’est dans les instants plus intimes que « Meurtrie » tire son épingle du jeu. Si l’on retire les séquences trop évidentes et clichés (le petit garçon qui finit par parler ou l’adversaire sur le ring finalement très fair-play), le tout fonctionne assez bien et permet de passer un bon moment. Le film ne sous surprend jamais mais il réussit sans problème à nous captiver durant deux heures, entre émotion le plus souvent prégnante et un peu de tension (sur le ring comme dans la vie) déversée de-ci de-là. Pas transcendant mais tout à fait regardable.
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