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Suspense médical à l'ancienne.
Quand on sait que ce long-métrage est adapté d’une histoire vraie et qu’en plus le script est très peu romancé, tous les participants ayant pris soin de se rapprocher au plus près de la réalité, on se dit qu’il y a vraiment des choses totalement inconcevables dans notre monde. Ce constat sociétal et philosophique passé, on prend plaisir à suivre ce « Meurtres sans ordonnance ». On peut le voir un peu comme un divertissement de luxe du samedi soir. C’est plutôt prenant, l’intrigue est carrée, les acteurs sont bons, on attend le dénouement et on suit tout cela avec intérêt. Maintenant, c’est loin d’être le thriller du siècle, si ce n’est le côté complètement aberrant et dingue de cette histoire, ce n’est pas une œuvre marquante ou inoubliable et il sera aussitôt oublié qu’il a été vu.
Le duo d’acteurs principal fait pour beaucoup dans la réussite du film. On les sent investis et tout à fait crédibles dans des compositions pas forcément faciles mais tous deux sont des comédiens reconnus et aguerris. Jessica Chastain campe une infirmière incrédule puis apeurée très convaincante au jeu très probant et nuancé. Quant à Eddie Redmayne, il est vraiment très persuasif en jeune collègue prévenant et doux qui cache un monstre meurtrier. Sa scène d’interrogatoire est impressionnante et il est toujours dans la mesure et la justesse même quand il explose. Le problème du long-métrage est qu’il manque un peu de suspense puisqu’on sait déjà qui est le coupable dès la première scène. L’intérêt vient donc de voir comment la police et le personnage principal vont réussir à le coincer. Mais deux heures pour cela, c’est un peu trop et « Meurtres sans ordonnance » est un tantinet languissant.
Ensuite, la mise en scène du danois Tobias Lindholm, responsable des films plus chocs « Hijacking » et « R », est un peu plate et sa photographie terne et austère rend le film tristounet à regarder. On dirait qu’il a signé pour un film de commande et fait le minimum syndical derrière la caméra. L’ambiance est un peu insidieuse et oppressante mais le tout manque de suspense et de rythme. Les seconds rôles (dont Kim Dickens en directrice d’hôpital corrompue et Noah Emmerich et Maurice Irvin en flics investis) sont très soignés et convaincants, rendant le film très réaliste. Il n’empêche on reste dans les ornières de ces thrillers médicaux des années 90, un peu dépassés mais toujours prenants, qu’il est bon de visionner le soir tranquille en pantoufle sans se prendre la tête. Agréable mais dispensable.
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