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Cinéma roumain. Point.
Depuis une bonne dizaine d’années maintenant, et notamment depuis la consécration de Cristian Mungiu au Festival de Cannes avec la Palme d’or du film choc et réussi « 4 mois, 3 semaines et 2 jours », le cinéma roumain se fait connaître sur les écrans du monde entier et notamment francophones. La fin de l’ère Ceausescu (dont il est justement question dans « Radio Metronom »), faisant suite à celle de l’U.R.S.S., a permis à l’art de pouvoir renaître en Roumanie. Et bien sûr le septième art n’est pas en reste même s’il a fallu une bonne dizaine d’années pour voir éclore quelques auteurs incontournables tels que Mungiu justement, Puiu (« La mort de Dante Lazarescu ») ou encore Porumboiu (« 12h08 à l’est de Bucarest »). Grâce à ce nouveau film, on voit la naissance d’un auteur supplémentaire de cette cinématographie très dynamique depuis quelques temps.
Avec « Radio Metronom », Alexandru Belc est donc un élément en plus de cette nouvelle garde d’un cinéma de l’Est en pleine explosion. Le souci, c’est que leur cinéma devient de plus en plus caricatural, reprenant souvent les mêmes tics, sujets et façons de procéder. Et que tous ces auteurs cités (auxquels on pourrait en ajouter d’autres) semblent parfois être une seule et même personne. Lorsqu’on avance cela, on parle bien évidemment de longs plans fixes et figés, d’une austérité formelle très forte et assumée, d’un réalisme convolant parfois avec le naturalisme et le contemplatif ou encore de sujets très souvent politiques ou revisitant l’Histoire compliquée du pays. Des récurrences parfois déplaisantes et excessives qui deviennent un gimmick dont le cinéma roumain devrait vite se défaire avant de sombrer dans un pastiche de lui-même et dont ce « Radio Metronom » coche encore pas mal de cases.
Et les premiers moments rentrent tout à fait là-dedans puisqu’on voit un long plan fixe suivi d’un autre, plus mobile, mais sans dialogue. On commence donc à avoir peur. Puis le film met presque une heure à se lancer vraiment. L’exposition a beau être nécessaire pour prendre le pouls de la jeunesse sous l’ère Ceausescu, tout cela se traîne pour rien et s’apparente à du remplissage. Ensuite, quand la répression s’en vient, c’est un peu plus stimulant mais on n’apprend rien que l’on ne sait déjà sur ce type de régime et « Radio Metronom » semble enfoncer des portes ouvertes. Rugueux, finalement doté d’un script plutôt léger et parfois ennuyant, ce nouvel avatar du cinéma roumain ne convainc pas. On est certes loin de l’abomination « Bad luck banging and loony porn » qui avait reçu un Ours d’or il y a trois ans (!) mais on est très loin aussi de certains films de Mungiu également comme le bon « Baccalauréat ». Le cinéma roumain aurait do c tout intérêt donc à se renouveler, et vite.
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