L'histoire du jeune August Pullman en est une inspirante, certes. Ce petit garçon, né avec une malformation du visage souhaitant seulement être considéré comme un enfant normal, touche droit au coeur. Malheureusement, son récit devient trop souvent anecdotique et certaines morales sont un peu trop appuyées pour en faire une oeuvre mémorable.
Par contre, même s'il n'est pas aussi inspirant et puissant qu'un Pay It Forward ou qu'un Patch Adams, Wonder remplit amplement sa mission providentielle. C'est le coeur léger et l'âme allègre que vous sortirez de la salle de cinéma. Avec ses idées fantaisistes et ses nobles préceptes, le long métrage de Stephen Chbosky émeut et porte à réfléchir. Qu'aurions-nous fait dans sa situation? Aurions-nous pris l'habitude de nous cacher sous un casque d'astronaute nous aussi? Évidemment, les mouchoirs sont à prévoir pour les plus sensibles.
Inspiré du livre éponyme de R. J. Palacio, le film brosse le portrait de différents personnages qui gravitent autour d'Auggy. Il est très intéressant de découvrir l'existence de sa soeur laissée-pour-compte (jouée par Izabela Vidovic), qui adore son frère, mais regrette le manque d'attention de ses parents. Découvrir la perspective du bourreau à travers les yeux de Bryce Gheisar, apporte aussi un aspect différent et nécessaire au récit. Ce morcellement plus littéraire (par personnages) de l'histoire fonctionne à merveille dans ce film ingénu.
Le jeune acteur canadien-anglais Jacob Tremblay, qui nous a bouleversés dans le film Room avec Brie Larson, est, une fois de plus, incroyable. L'enfant possède un charisme étonnant qui nous permet de voir au-delà de la difformité de ses traits physiques. Owen Wilson et, surtout, Julia Roberts sont aussi fort convaincants. Ils interprètent des parents aimants et dévoués, s'efforçant d'offrir le meilleur à leurs deux enfants.
Bien que, personnellement, j'aurais préféré que le film écorche davantage, je suis consciente que les cinéphiles sauront apprécier la délicatesse, la poésie et la douceur de cette histoire de résilience. Wonder est meut par la bonne intention et possède suffisamment de lyrisme pour rejoindre son public. Cette somptueuse et emphatique adaptation saura panser certaines de vos blessures morales les plus profondes, à défaut de réparer vos traumatismes physiques...