*********** Le film Come Away est disponible en version originale anglaise dès maintenant sur les plateformes de vidéos sur demande. La version française sera offerte dès le 8 décembre prochain. **********
Le film d'aventures fantastiques Come Away fait partie de ces trop nombreuses productions qui transforment, un peu malgré elles, une bonne idée en un échec cuisant. La scénariste Marissa Kate Goodhill propose une prémisse intrigante : et si Peter Pan et Alice aux pays des merveilles avaient été frère et soeur? La conjugaison de ces deux univers féériques était remplie de promesses, mais hélas, la magie y est inexistante. Il s'agit plutôt d'un drame beige, morose, bien plus déprimant qu'inspirant.
Le long métrage suit les aventures de trois enfants, Peter, Alice et David, qui mènent une existence paisible avec leurs parents dans une campagne verdoyante. Encouragés par leur mère, ils développent leur imagination en inventant des mondes magiques. Le malheur s'abat, par contre, sur cette famille parfaite lorsque le fils aîné, David, décède lors d'un tragique accident. Afin d'aider leur parent qui éprouve des difficultés financières suite au drame qui les a frappés, Peter et Alice décident de se rendre à Londres afin de vendre un précieux héritage familial à un prêteur sur gages. C'est lorsqu'ils reviendront à la maison qu'Alice trouvera refuge dans le terrier d'un lapin et que Peter rencontrera les garçons perdus.
C'est seulement lors des 15 dernières minutes que les univers d'Alice aux pays des merveilles et de Peter Pan sont exploités. Avant cela, ce n'est que la triste histoire d'une famille endeuillée. Puis, ces quelques dernières séquences ne sont pas suffisamment remarquables pour pardonner la neurasthénie antécédente. De plus, on ne peut que constater que le film ne s'adresse ni aux enfants - qui auront vite démissionné face à la torpeur ambiante - ni aux adultes qui attendront des rebondissements qui ne viendront pas. La finale (tirée par les cheveux) nous laisse également sur notre faim. Même David Oyelowo et Angelina Jolie, qui incarnent les parents, ne peuvent permettre au film d'éviter le naufrage.
L'auteure apporte tout de même quelques belles trouvailles en lien avec les univers de J. M. Barrie et Lewis Carroll, notamment pour illustrer la genèse de la Fée clochette, la Reine Rouge, le Capitaine Crochet, le lapin blanc et sa montre de poche, etc. On aime aussi le fait qu'on ait choisi des acteurs noirs pour interpréter les jeunes protagonistes. Il s'agit certainement d'un pas dans la bonne direction.
Come Away manque cruellement de magie, de beauté et de lyrisme. Pour un film s'inspirant des univers d'Alice aux pays des merveilles et de Peter Pan, c'est tout simplement inexcusable.