On ne dit jamais non pendant le temps des fêtes à un sympathique film de Noël. Louise Archambault nous propose cette année un film tout doux qui réchauffe nos coeurs en cette période de réjouissance. Le long métrage ne réinvente pas la roue, mais il exploite adroitement ses forces pour nous livrer une oeuvre chaleureuse, parfaitement ancrée dans l'esprit des fêtes.
Merci pour tout brosse le portrait de deux soeurs qui n'entretiennent pas une très belle relation familiale, mais, lorsque tout explose dans leur vie respective et que leur père décède subitement, elles décident d'aller répandre les cendres de celui-ci sur sa terre natale; les Îles de la Madeleine. Elles s'engagent dans un road trip qui ne manquera pas d'action et qui leur sera très salutaire d'un point de vue personnel.
L'histoire de Merci pour tout n'est pas particulièrement originale. On a souvent vu au cinéma ce genre de comédie mettant en scène un duo de protagonistes incompatibles comme les soeurs Cyr, mais les répliques acérées d'Isabelle Langlois et la chimie indéniable qui règne entre les deux actrices principales permettent à l'oeuvre de se distinguer des autres productions miellées du même genre.
On reconnaît bien ici l'écriture pertinente de l'auteure de Lâcher prise, qui a créé - une fois de plus - des personnages féminins forts à qui le spectateur peut aisément s'identifier sans, évidemment, entériner toutes leurs actions. Derrière la colère et la rancoeur qui habitent Marianne et Christine, un grand amour perdure et celui-ci est perceptible dès leur première rencontre quand l'une vient annoncer à l'autre que leur père est mort. On croit en la fratrie de Magalie Lépine-Blondeau et Julie Perreault. Les deux actrices possèdent une belle et forte chimie qui fait de ce duo d'héroïnes,le match parfait pour une comédie dramatique à saveur de lait de poule. À noter que Lépine-Blondeau, qui interprète une chanteuse, pousse la note de façon plutôt exceptionnelle. Écoutez-la ici.
Bien que le film repose presque exclusivement sur les épaules de Magalie Lépine-Blondeau et Julie Perreault (elles sont de toutes les scènes ou presque), quelques acteurs secondaires viennent mettre du piquant dans ce road trip. Il faut absolument mentionner le travail de Robin Aubert qui interprète un méchant un peu cabotin comme seul lui sait le faire; il propose certaines des scènes les plus drôles du film. Aliocha Schneider tire aussi habilement son épingle du jeu dans le rôle d'un jeune amant névrosé.
Merci pour tout est un petit film charmant qu'on accueille avec respect et bonheur. Il ne marquera pas l'histoire du cinéma au Québec, mais il saura vous apaiser momentanément dans ce tourbillon du temps des fêtes. C'est suffisant? Pour nous, aujourd'hui, oui.