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Mémoire fatiguée.
Les intentions sont bonnes, on le sent. « Memory Box » est une œuvre originale et d’une grande sincérité. Mais comme le dit l’adage les meilleures intentions ne font pas toujours les meilleurs films et c’est ce qui se passe ici. On a la constante impression, confirmée par la facture même du long-métrage, que l’on nous sert un album de souvenirs familial auquel on reste en surface. C’est clairement une œuvre sur la mémoire, comme son titre l’indique, et sur la transmission d’un passé douloureux entre trois générations. Le problème est que ce patchwork de souvenirs de toutes sortes (photos, cassettes, vocaux, ...) censés imprégner les personnages du présent laisse le spectateur sur la touche. Trop personnel et en même temps refermé sur lui-même, on n’adhère un peu au début et, plus le film avance, plus on décroche.
En revanche, le duo de réalisateurs, que l’on sent très inspiré par le documentaire, ose beaucoup de choses sur la forme. Des photos qui se vieillissent au rythme des bombardements sur Beyrouth ou des fondus sur l’image qui confondent passé et présent, le visuel est en accord avec la proposition de cinéma qu’ils nous offrent. On ne peut le nier. La mise en scène est donc moderne et novatrice et en adéquation avec cette boîte de souvenirs. De plus, la bande originale très eighties est un régal pour les oreilles. Il n’empêche, on n’accroche pas. Ou que très rarement. Et le long-métrage dans son ensemble nous apparaît maladroit, d’autant plus que l’interprétation n’est pas toujours à la hauteur.
On voit donc défiler cet album de souvenirs du passé qui mêle petite et grande histoire mais sans que la première éclaire la seconde véritablement. Et inversement. Le spectateur a la désagréable impression de passer à côté du film et de rester extérieur à cet album de famille se voulant pourtant fort en émotions et empli de belles choses. « Memory Box » est peut-être le type même d’œuvres qui en renversera certains, peut-être davantage touchés par l’histoire du Liban ou du déracinement, mais qui laissera les autres de marbre par manque de clés de compréhension. Le fond est complexe, on le sent, mais bien trop survolé. Les cinéastes tentent de le simplifier en jouant sur le sensoriel mais on se dit très vite qu’un documentaire aurait peut-être été plus adapté à cette histoire inspirée d’une véritable correspondance. Ou quand la forme surprenante n’épouse jamais vraiment le récit...
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