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Habitué à mettre en scène des petites séries B sans grand budget entre action, comédie et horreur, le canadien Lowell Dean revient avec, pour la première fois, un film plus sérieux (pas du tout d’humour ici) et surtout ambitieux. Un décor postapocalyptique, de la pandémie, des assimilés zombies, du suspense psychologique, du drame et tout cela autour d’une histoire d’amour. Il y a donc encore une fois un énorme mélange de genres dans cette nouvelle série B proche des direct to video d’antan qui garnissaient les rayonnages des vidéo-clubs mais, comme pour ses autres films, on sent ici le budget très limité et cela se voit à maintes reprises. Hormis peut-être que, cette fois, c’est moins marqué, que cela se ressente moins à l’image et que « Mémoire fracturée » ne fasse pas pauvre pour autant. Mais le film n’a cependant jamais les moyens de son ambition et souffre de beaucoup trop de carences pour être satisfaisant. Et la première et principale vient de sa trame narrative mal fichue. L’histoire à laquelle on assiste ici est loin d’être mauvaise, au contraire, il y a même pas mal de bonnes idées entourant d’autres déjà vues. Mais son traitement est parfois - voire souvent - chaotique. Flashbacks maladroits, rebondissement amené de manière hasardeuse, progression dramatique inexistante, mélange des genres mal négocié et séquences montées parfois en dépit du bon sens. En gros, il y avait de quoi mais on sent le cinéaste mal habile avec un script à fort potentiel qu’il a du mal à gérer.
Au-delà de cet aspect, on sent la réalisation tout aussi hésitante et proche parfois du film amateur ou de la série Z. Heureusement, les superbes décors de ce monde apocalyptique sont efficaces et donnent un peu d’ampleur à « Mémoire fracturée ». Et les raisons écologiques de la pandémie à l’origine de tout cela donnent à voir des infectés végétaux assez originaux qui font parfois penser à ceux dont l’origine est fongique de la série « The Last of Us ». Bien sûr, cette dernière gagne par KO sur tous les versants. Le casting dominé par Carrie-Anne Moss est plutôt bon pour ce genre de projet mais on a vraiment du mal à se concentrer sur le cœur du film tant plein de thèmes et de genres sont abordés, survolés et mis de côté sans être exploités. Que ce soit le virus et sa contextualisation (trop facilement à raison écologique pour se donner bonne conscience), la manière très maladroite dont l’amnésie est traitée ou encore le peu de zombies végétaux que l’on voit, la frustration est reine. Par-là même, « Mémoire fracturée » ne fait jamais peur et ne sait pas créer de tension. Quant au retournement de situation du dernier acte, il est bon mais on en voit venir une partie trop vite et les développements qui en découlent sont expliqués de manière tellement laborieuse et soudaine qu’on trouverait presque cela ridicule. Reste le fond du film, basé sur l’amour, qui aurait pu donner quelque chose car on s’accorde que l’idée au centre du script est bonne. Mais traitée de manière trop peu habile et adaptée. Bref, un film très dispensable.
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