Megamind est l'un des films d'animation les plus attendus de l'année (après Histoire de jouets 3 et Détestable moi). On comptait beaucoup sur le génie de DreamWorks Animation pour nous livrer un long métrage à la hauteur des succès qu'on lui connait (Shrek, Kung Fu Panda et Madagascar) : des oeuvres intelligentes au contenu recherché capables d'intéresser les petits comme les grands. Et, à l'instar de sa réputation (il y aurait peut-être Monsters vs Aliens que l'on pourrait qualifier d'erreur de parcours), Megamind s'avère une production astucieuse, compétente et même, à certains endroits, habilement indisciplinée.
Megamind est un super-méchant qui tente de conquérir la ville de Metro City, mais il en est toujours empêché par Metro Man, le super-héros chargé de protéger les citoyens. Lors de l'inauguration du musée Metro Man, Megamind prépare un nouveau plan diabolique pour tenter d'anéantir son ennemi juré. Contre toutes attentes, le vilain réussit à piéger Metro Man et finit par l'éliminer pour de bon. Il profite donc de sa nouvelle victoire pour terroriser les citadins et piller les maisonnées. Mais rapidement, il réalise qu'être un méchant sans un bon pour le combattre est ennuyant et désolant. Il décide donc de donner les super-pouvoirs de Metro Man à un humain pour qu'il défende la ville et ait à nouveau quelqu'un à attaquer. Mais tout ne se déroule pas selon son plan...
Le paysage cinématographique est gorgé de films de super-héros; de courageux personnages habilités à sauver le monde et à prévenir l'irréparable. Mais que fait-on du super-méchant? Il a sûrement lui aussi de grandes ambitions et un sombre passé qui explique ses manières frustes. L'idée était pertinente, pas seulement parce qu'elle peut amener des situations cocasses et inédites, mais aussi parce qu'elle nous donne une perception différente du « héros ». Ce personnage auquel Brad Pitt prête sa voix est narcissique, ingrat et, malgré les apparences, terriblement malheureux. Briser les standards, montrer une facette différente des modèles que les jeunes ont l'habitude d'aduler est brillant en plus d'être constructif.
L'animation, tout comme l'utilisation de la 3D, est compétente tant techniquement que dramatiquement. Les personnages sont attachants et habilement stéréotypés. Leur répartie et leurs manières comiques donnent au long métrage un aspect humoristique bien venu, appréciable autant par les bambins que par les adultes (qui en ont vu d'autres). Malgré ces quelques longueurs - l'entraînement de Titan s'étire en futilité et en bourdes souvent clichées -, le scénario est construit intelligemment, accordant une importance équivalente à l'interprétation, l'attachement et l'humour. DreamWorks n'adopte par contre pas les bonnes habitudes de Disney qui traduit les mentions écrites de la langue originale à celle de la traduction. Puisque plusieurs blagues (du moins plus que la normale) passent par des inscriptions, l'effort aurait été prolifique et grandement apprécié par les enfants qui s'efforcent déjà d'apprivoiser leur langue maternelle.
Comparable, en terme d'efficacité scénaristique et visuelle, à son prédécesseur du genre Détestable moi (si ce n'est que les bestioles jaunes et les fillettes apportaient un élément attractif supplémentaire à ce dernier), Megamind offre un divertissement compétent qui saura certainement plaire aux vilains parents et aux gentils enfants (les adjectifs sont interchangeables).
On comptait beaucoup sur le génie de DreamWorks Animation pour nous livrer un long métrage à la hauteur des succès qu'on lui connait. Et, à l'instar de sa réputation, Megamind s'avère une production astucieuse, compétente et même, à certains endroits, habilement indisciplinée.
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