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La mégalomanie holywoodienne
À l’épilogue de sa vie, Francis Ford Coppola, ayant livré les chef-d’oeuvres Godfather et Apocalypse now, revient avec une nouvelle réalisation promise comme étant l’aboutissement de sa carrière.
Dans cette Fable se déroulant à New Rome, (une caricature théâtrale de la Rome antique en la ville de New York) Cesar Catilina, un visionnaire progessiste, devra affronter le maire Franklyn Cicero s’il souhaite créer la cité utopique dont il rêve.
Copolla tente de laisser une empreinte dans le monde du cinéma en exposant philosophiquement l’introspection d’une vie, sa vie. Afin de mener à bien son projet, le réalisateur ira jusqu’à s’autofinancer à hauteur de 120 millions de dollars. Force est de constater que les refus de financement qui l’ont contraint à contribuer seul à son projet n’ont pas eu lieu sans raison.
Plutôt que de porter un message global, Copolla tire dans tous les sens posant un regard sur le capitalisme, les classes sociales, les relations de pouvoir, le propagandisme, les medias sensationnalistes, la luxure, la toxicomanie, l’industrie de la mode, le sexisme, l’hypersexualisation, la prostitution, la pression parentale, l’engagement, le mariage, la fidélité, la religion, le rapport au temps et la méfiance face aux nouvelles technologies. En abordant tous ces thèmes, le long métrage perd sa ligne directive, son sens et même son public qui quitte peu à peu la salle avec empressement avant la fin du visionnement.
La trame musicale incensée, les performances douteuses, le bruitage incohérent, les effets visuels médiocres, la photographie maladroite, le montage psychotique et les décors surréels dressent ce film au sommet de l’absurdité. Une absurdité qui, par moment, suscite le rire, et par d’autres, un malaise et un ennui profond.
Tout comme The Room de Tommy Wilseau, Megalopolis sera certainement qualifié dans quelques années, pour de mauvaises raisons, comme un film culte du cinéma. Reste à savoir si c’était bien l’objectif poursuivi par le cinéaste ou si le Hollywood moderne qu’il essaie tant bien de dénoncer lui est monté à la tête.
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L'éléphant qui accouche d'une souris.
Où quand l’éléphant accouche d’une souris. Cette expression va comme un gant au film évènement porté par Francis Ford Coppola depuis des années. Lui qui n’avait pas tourné depuis dix ans (et pas proposé d’œuvre digne de ce nom depuis au moins le double) a enfin pu réaliser son rêve voire son film testament. Rare spécimen de film d’auteur au budget de blockbuster comme le fut le tout aussi boursouflé mais (un peu) moins pénible « Babylon » l’an passé, « Mégalopolis » est une incongruité dans le paysage cinématographique actuel. Le grand cinéaste auteur de chef-d’œuvres tels que « Apocalypse Now » ou « Dracula » a même vendu ses vignobles pour financer ce projet de plus de 120 millions de dollars. Entre dystopie, uchronie, allégorie, science-fiction rétrofuturiste, drame, thriller et tant d’autres choses, cette anomalie certes très ambitieuse et unique a souffert de pas mal de rebondissements et d’aléas, de sa gestation à sa présentation houleuse à Cannes où il est loin d’avoir fait l’unanimité. Et, honnêtement, cela se comprend.
Pas grand-chose ne fonctionne dans ce film qui veut dire beaucoup, se présenter comme une oeuvre somme (de notre époque, de son auteur, sur le cinéma) mais qui a tout d’une boursouflure, au choix, maladroite et/ou prétentieuse. Déjà, on se demande où est passé le budget faramineux susmentionné tant, hormis quelques effets numériques convaincants noyés dans d’autres moins heureux et une poignée de décors assez originaux et stylisés, ce que l’on voit à l’écran fait souvent pauvre et parfois même légèrement has been. Par exemple, certaines séquences censées être bondées de monde se déroulent avec une dizaine de pauvres figurants quand peu d’extérieurs et de visions imposantes et innovantes viennent nous flatter la rétine. À tel point que le film semble sortir tout droit du passé et qu’il semble déjà promis à l’oubli...
Et que raconte-t-on ici au final? Ce qu’a voulu nous dire Coppola semble quelque peu confus tout comme l’est son scénario qui passe de l’un à l’autre personnage sans véritable fil conducteur comme s’il manquait des scènes à son montage final hasardeux (ce qui est probablement le cas d’ailleurs). La postproduction n’a donc pas dû être de tout repos tellement certaines séquences semblent mises bout à bout sans véritable chemin narratif ni logique. Il y a beaucoup de thèmes plus ou moins bien et vaguement abordés dans « Mégalopolis ». On parle de la chute d’un empire (du sien ou des États-Unis ou encore de nos sociétés et nos civilisations en pleine déliquescence) mais aussi de corruption médiatique et politique dans la gestion des villes. Il y a aussi une histoire d’amour et d’autres de jalousies, mais tout cela très survolé, et on a également droit à pas mal de moments consacrés à l’art et à l’architecture. La parallèle avec la Rome Antique est un peu lourdingue mais occasionne quelques bonnes idées et des fulgurances de mise en scène parsemées de-ci, de-là mais tout cela est au final bien mal exploité. Vous l’aurez compris, la coupe est pleine et de beaucoup de vent.
Il semblerait que la maître ait eu les yeux plus gros que le ventre et qu’il se soit fourvoyé avec une œuvre malade, mal maîtrisée et plus qu’imparfaite dont les défauts mis bout à bout surpassent largement les maigres qualités qu’on peut encore y déceler une fois la vision du film terminé. « Mégalopolis » est un gros gâteau indigeste, parfois ridicule, qui nous laisse de plus en plus externe à ce qu’il raconte au fur et à mesure que les minutes passent et rempli de dialogues ampoulés. À tel point qu’au bout d’une heure plus ou moins intrigante et parfois prometteuse, on trouve le temps long et que l’on finisse par copieusement s’ennuyer. Et la troupe d’acteurs plutôt prestigieuse venue accorder leur confiance au démiurge semble aussi perdue que lui. Certains personnages tels que ceux de Jason Schwartzmann ou Dustin Hoffman semblent même complètement sacrifiés sur l’autel du montage et de la présence à l’écran. On essaiera de retenir quelques visions sublimes dues à une belle photographie et des décors et idées parfois prometteuses mais c’est bien maigre. Contrairement à pas mal de ses œuvres, peu probable que celle-ci soit réhabilitée avec le temps et on pariera plutôt sur le fait qu’elle sera vite oubliée.
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Exécrable
Je ne comprendrais jamais comment ce critique fais pour avoir des propos toujours contraire à tous. Ce film est absolument exécrable. J'ai donné une chance mais j'ai détesté. J'ai failli sortir en plein milieu. Coppola était un des meilleurs mais maintenant c'est le pire.
Bande son
Lorsque les producteurs ne sont pas capables de sortir le film avec la bande sonore française, c'est un manque total de respect pour le Québec. Et cela semble un phénomène de plus en plus fréquent. Le film 'Loups' (Wolfs) n'est sorti qu'en anglais. Devrait-on s'en inquiéter?