Malgré tout le talent que Steve Carell et Tina Fey ont su démontrer au public dans les dernières années, leurs noms ne sont malheureusement pas toujours signe de réussite. L'hypothèse classique de cas d'erreur sur la personne n'était pas fondamentalement une mauvaise idée, mais le scénario s'égare dans des avenues tellement hétéroclites et extravagantes que la cohérence de la trame narrative en est sévèrement affectée, voire entièrement brisée. Après l'escapade en barque dans Central Park, l'entrée par infraction dans une agence d'immeuble et le beau soldat musclé équipé en appareil de surveillance (qui amène certaines scènes plutôt marrantes, il faut l'avouer), le spectateur est déjà incertain de la pertinence, de la légitimité, d'une telle comédie.
Phil et Claire Foster sont parents de deux beaux enfants qui les réveillent tous les matins à cinq heures et qui perturbent considérablement leur temps libre. Lorsque le couple apprend que deux de leurs bons amis se séparent, ils se questionnent soudainement sur bien-fondé de leur relation, redoutant qu'ils soient devenus davantage des amis que des amoureux. Pour remédier à la situation de confusion, Phil invite sa conjointe dans un très chic restaurant de fruits de mer de Mannathan. Puisqu'ils ne peuvent avoir de place à cette heure avancée de la soirée, le couple emprunte l'identité de deux autres personnes et s'approprie leur réservation. Par contre, au cours du souper, deux hommes viennent leur demander de sortir dans la ruelle et les menaces avec un fusil. S'en suit une course contre la montre pour tenter de trouver un moyen de résoudre leurs embêtements.
Ce qui devrait être amusant - la retraite dans un bateau à moteur qui n'avance pas, les épisodes anecdotiques impliquant le corps de Mark Wahlberg ou celui de Tinay Fey ainsi que la collision démesurée entre une Audi sport et un taxi new-yorkais - ne devient rapidement que prétexte à une raillerie fastidieuse. On n'échappe évidemment pas non plus aux classiques affligeants impliquant des flaques de vomi et des maladies vénériennes. Malgré toute la profondeur que peut parfois renfermer Saturday Night Live, il n'est reste pas moins que les textes sont traditionnellement assez « premier degré ». On peut donc excuser Steve Carell et Tina Fey - pour qui l'émission américaine a été en quelque sorte une école de l'humour - mais comment pardonner au scénariste Josh Klausner, qui, en plus d'avoir aidé à rédiger le scénario du plus récent Shrek, a travaillé comme assistant-réalisateur sur la comédie There's Something About Mary (qui malgré son angle plutôt vulgaire et disgracieux, atteignait efficacement son but).
Et, comble de l'indignation, comme pour plusieurs blogbusters américains, les meilleures blagues sont souvent dévoilées dans la bande-annonces pour attirer le public, pour le convaincre de la valeur supérieure du long métrage. Mais quelles réussites obtient-on quant les cinéphiles ressortent déçus et les critiques dépités?
Le nouveau film de Shawn Levy n'est malheureusement pas à la hauteur de ses oeuvres précédentes, soit, entre autres, Just Married, Cheaper by the Dozen ou Night at the Museum - qui, malgré leurs faiblesses évidentes, possédaient un caractère original, souvent audacieux, qui se démarquait du lot. Peut-être aurons-nous plus de chance avec son prochain film : un drame qui raconte l'histoire de robots de 2000 livres s'affrontant en duel... ou peut-être pas.
L'hypothèse classique de cas d'erreur sur la personne n'était pas fondamentalement une mauvaise idée, mais le scénario s'égare dans des avenues tellement hétéroclites et extravagantes que la cohérence de la trame narrative en est sévèrement affectée, voire entièrement brisée.
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