Je ne suis pas quelqu'un qui s'offusque facilement au contact d'une vulgarité assumée et débridée, mais j'avoue que Bad Santa 2 a dépassé largement mon niveau d'entérinement. Je suis prête à accepter, voire à rire, d'une orgie entre les aliments d'un supermarché, mais je ne peux me résoudre à autant de vomi, d'urine, de rots et de blagues disgracieuses sur des prostituées, des nains et à une banalisation aussi dégradante du suicide.
Le film, qui voulait visiblement me choquer, m'a dégoûtée au contraire. Il y a un niveau jusqu'où peut se rendre la vulgarité avant de devenir répulsive et Bad Santa 2 dépasse largement les limites sociales permises. On ne peut même plus dire ici qu'il s'agit d'un humour noir, c'est au-delà. Peut-être qu'avec le premier film on pouvait parler d'une certaine audace d'avoir dépeint le Père-Noël aussi grossier et déguenillé, mais, treize ans plus tard, ce qu'on pensait être du cran est devenu de la bassesse et de l'insignifiance.
Les fans de l'oeuvre originale seront heureux de retrouver la plupart des personnages du premier chapitre, dont l'inimitable Thurman Merman. Mais, même la stupidité étonnante de ce dernier ne peut pas nous décrocher un rire. Ce ne sont que des soupirs que l'on pousse. Et que dire que cette mère indigne qui vole, trahit, humilie et vexe son prochain. Le summum de ses moments dégradants est probablement lorsqu'elle raconte à son fils que lorsqu'il était plus jeune elle suçait des caramels pour ensuite lui recracher dans la bouche à la façon d'une maman oiseau avec son oisillon. Dégoûtant!
Billy Bob Thornton ne paraît même pas embrasser ce rôle, qui a pourtant été important dans sa carrière au début des années 2000. Il manque à son personnage une pointe de confiance pour assumer pleinement ses actes discourtois. Les autres acteurs ne sauvent pas le film non plus. Kathy Bates, grande actrice récipiendaire d'un Oscar, ne fait pas bonne figure au sein de cette distribution qui assume mal sa grande trivialité.
L'histoire - celle de Willie qui reprend contact avec ses complices dans le crime pour un dernier grand coup (celui de voler les coffres d'un organisme de bienfaisance) - n'est pas assez intéressante pour maintenir l'intérêt des spectateurs jusqu'à la fin. On s'imagine bien que ce genre de comédie n'en a que faire d'une trame narrative étoffée - tant qu'elle possède son lot de blagues grossières -, mais un récit mieux structuré, plus riche, avec un second niveau plus réfléchi (peut-être à la façon des Bougon québécois) aurait certainement contribué à élever l'oeuvre au niveau de la satire sociale. Les personnages immondes et leurs gestes déplorables auraient alors eu un impact différent.
Il y a trop de bonnes comédies pour perdre son temps avec Bad Santa 2...