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Cinéphile débutant.
Celui-là, il faisait incontestablement partie de ces petites productions faisant le tour des festivals indépendants qu’on avait vraiment envie d’aimer. Voire plus : d’adorer et même peut-être de ranger au rayon des films culte. Notamment pour tout cinéphile qui se respecte. Jugez plutôt : on y croque le portrait d’un amoureux de cinéma au début des années 2000, au temps où les vidéoclubs avaient encore pignon sur rue et brassaient les passionnés de septième art pointu autant que les afficionados de divertissement du samedi soir, dans son élément entre séances de ciné, travail au vidéoclub du coin et soirée films à la maison. « I like movie – Manique de films » aurait pu et aurait dû être du caviar fait long-métrage pour tout cinéphile ou cinéphage qui se respecte. Une œuvre qui était faite pour permettre l’identification totale de ces catégories de spectateurs, une sorte d’hommage à ceux qui vivent pour cet art. Et aussi un plaisant aperçu de ce microsome pour les autres. Et bien on en sera d’autant plus déçu tant ce film n’est rien de tout cela ou si peu.
Déjà il déploie tous les tics d’un certain cinéma indépendant de cette période (sauf qu’il a été tourné à notre époque) à un point que ça en deviendrait presque gênant. Ou peut-être est-ce fait exprès de la part du réalisateur torontois Chandler Levack? En tout cas cela donne un aspect délavé et vieillot à « I like movies – Maniaque de films ». De l’image au format carré à son grain poussiéreux en passant par ses personnages en marge et ses extérieurs tristes et impersonnels on se croirait à Sundance à la fin des années 90. Et si l’histoire de cet adolescent fan de cinéma n’est pas dénuée d’intérêt, elle donne la part belle à un protagoniste agaçant comme cela faisait longtemps que l’on n’en avait pas vu sur grand écran. Tête à claques, égoïste, prétentieux, énervant, déplaisant... Les qualificatifs manqueraient presque pour dépeindre ce personnage hautement désagréable. Si Levack s’est mis en scène de manière autobiographique avec Lawrence, il ne s’est pas gâté, mais, surtout, le portrait n’est clairement pas flatteur. Difficile dans ces conditions d’adhérer plus en amont aux soucis et pérégrinations de son personnage.
Heureusement, un contrepoids se fait grâce à un second rôle de toute beauté en la personne de sa patronne au vidéoclub. Son personnage est beau, ses traumas sont probants en plus de résonner avec l’actualité et l’actrice qui l’incarne est magnétique et douée au possible. Les séquences où elle apparaît représentent sans conteste les meilleurs moments du film. D’ailleurs toutes les scènes au vidéoclub, avec leur aspect passéiste et nostalgique d’une époque révolue, sont les plus pertinentes et réussies. On aurait aimé aussi plus de dialogues orientés cinéma et plus de références pour une œuvre avec un tel sujet. Prenant finalement la forme d’un coming age movie, « I like movies – Maniaque de films » loupe le coche et en deviendrait presque frustrant. Le culte est loin et ce petit film s’avère proprement insignifiant en plus d’être énervant avec son personnage antipathique au possible.
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