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Et ça fait mouche!
Ce Quentin Dupieux! On se demande bien comment il peut à chaque fois imaginer des scénarii pareils. Depuis quinze ans, le cinéaste nous propose les histoires les plus improbables et saugrenues qui soient. Entre le pneu tueur de « Rubber », les jeunes liftés de « Steak » ou encore l’homme obsédé par son blouson dans « Le Daim », on peut dire qu’on ne voit pas cela tous les jours sur les écrans et c’est tant mieux. Dupieux reste fidèle à lui-même et se construit une filmographie unique en son genre qui plus est sacrément cohérente. Il parvient à se renouveler au niveau du narratif à chaque fois tout en gardant sa patte et son style si singulier. Et bien sûr ça passe ou ça casse, car c’est le genre de film tellement absurde qu’il risque d’en laisser pas mal sur le bas-côté.
Le voici qui nous emmène dans le sud de la France à la rencontre de deux losers qui doivent livrer une valise et qui sont perturbés lorsqu’ils découvrent une mouche géante dans leur coffre et se mettent en tête de la dresser pour faire de l’argent. Si, si! A se demander si Dupieux ne retranscrit pas ses rêves sur papier au réveil tellement c’est loufoque… Néanmoins, dans la veine de « Au poste! », ce « Mandibules » apparaît tout de même plus accessible que ses premiers films ou que le trop méta et bizarre « Réalité ». Même l’humour, si décalé et absurde soit-il, nous semble plus à même de toucher un public plus large. Il y a un comique de situation et des gags vraiment drôles et fédérateurs ici. Les réactions de nos deux personnages principaux, sorte de grands bêtas naïfs attachants, sont souvent comiques et il y a quelques quiproquos très bien amenés. Mais le running gag du film, qui pourra autant faire exploser de rire qu’énerver à la longue, c’est Adèle Exarchopoulos et sa manière de parler, enfin crier. Excellent! On est surpris puis on en rit à gorge déployée et c’est un contre-emploi amusant pour la jeune actrice à la moue boudeuse.
Comme toujours chez le metteur en scène, le long-métrage a le mérite d’être court. Car, comme on le dit souvent, les blagues les plus courtes sont bien évidemment les meilleures. Malgré cela, il y a tout de même quelques longueurs au début et sur la fin mais rien de bien préjudiciable. Dupieux l’a bien compris, un montage resserré et une durée courte vont parfaitement bien à son cinéma. Plus serait trop. On peut dire que si les acteurs s’en donnent à cœur joie, visiblement contents d’être là et de faire partie de l’œuvre du réalisateur français en activité parmi les plus iconoclastes, tout cela manque encore une fois un peu d’ampleur. Si les sujets n’étaient pas si divers et originaux, on pourrait reprocher à Dupieux de se répéter et de verser dans la recette. Laissons-lui encore quelques œuvres avant de voir si c’est le cas. En attendant, c’est drôle, rare, croquignolet et vraiment surprenant. A prendre comme une petit plaisir insignifiant à déguster sans modération si on est à la recherche d’un cinéma totalement hors des sentiers battus.
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