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Casser sa pipe.
Adapter de nouveau un roman de Simenon au cinéma mettant en scène l’illustre commissaire Maigret, après toutes les adaptations auxquelles ce personnage a eu droit, semblait quelque peu inutile voire paresseux et/ou dépassé. On se demandait bien ce que Patrice Leconte allait bien pouvoir apporter de neuf concernant le célèbre enquêteur du 36 quai des Orfèvres bien connu dans l’imaginaire collectif pour avoir été incarné durant des années par Bruno Cremer à la télévision. A la vue du film sobrement et simplement intitulé « Maigret », la réponse tient en un mot, ou plutôt un nom: Depardieu. Comme si cette nouvelle itération avait été écrite pour lui. Tant mieux si c’est le cas car c’est l’une des deux raisons principales pour apprécier ce film, la principale même.
En effet, Gérard Depardieu, lorsqu’il est bien dirigé et pas en roue libre (quoique cela peut être plaisant également, comme dans l’inénarrable, particulier mais très drôle « Thalasso » de Guillaume Nicloux), reste le monstre du cinéma français que l’on connait. Et qu’on l’aime ou pas, il reste un très grand acteur qui se glisse impeccablement dans les habits de ce commissaire, comme si ce personnage avait été écrit par Simenon pour lui. Sobre et intense, il incarne un Maigret finissant, fatigué, presque désabusé. Il traîne sa silhouette si singulière dans un Paris terne et gris et en impose comme jamais. L’acteur n’en fait jamais trop, ce que l’on pourrait habituellement lui reprocher, mais au contraire il est ici d’une justesse incontestable. Second bon point de ce « Maigret », on apprécie aussi la manière dont Leconte filme ce Paris rétro à la fois triste, gris et désincarné. Comme si on voulait laisser tout l’espace possible au comédien pour briller. La mise en scène n’en demeure pas moins belle et appliquée une fois ce parti pris intégré.
Dommage en revanche qu’au niveau de l’intrigue cela ne suive pas. Pourtant plutôt fidèle à son matériel original, l’histoire que l’on nous conte ici n’est guère palpitante. Sans surprise et semblant presque accessoire, elle avance par à-coups, de manière prévisible et parfois sans qu’on comprenne bien la progression de l’enquête (le commissaire semble faire des déductions et progresser sans plus d’explications que cela). De plus, l’ajout d’une sous-intrigue psychologique avec la jeune fille que Maigret prend sous son aile n’a pas grand intérêt hormis celui de densifier la caractérisation du personnage principal, alors que cela n’était pas vraiment nécessaire dans ce cadre. Et comme le film dure moins d’une heure et demie, on se dit que sans celle-ci, il n’y aurait pas grand-chose à rogner pour le spectateur. Un film qui vaut donc essentiellement pour son acteur principal dans une composition crépusculaire pour une œuvre qui l’est tout autant mais qui nous désintéresse majoritairement sur le reste.
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Gérard.Jules.Maigret
(Oh! Surprise ! Presqu’un “choc”! Que je n’avais pas ressenti depuis des lunes. La salle est PLEINE de monde ! Pour la projection de…15h30. Un mardi après-midi ??? Au Quartier-Latin ??? Est-ce la « journée » rabais pour les retraités du GrandMontréal ?) Le « minimaliste » dans les mains de Depardieu devient MONUMENTAL ! Ici « Trainant » une blessure profonde à jamais cicatriser d’un être cher (Impeccable !) Le côté agaçant de cette Production Superbe est le traitement de la pellicule. Va pour la « reproduction de l’époque » (Direction Artistique 5Étoiles ici). Va pour un « éclairage naturel » mais là le ¾ du film est dans « l’obscurité » (à tel point que je me demandais si ce n’était le projectionniste qui avait oublié d’augmenter la luminosité du projecteur, « agaçant » je vous dis…)