Le nouveau chapitre de la franchise Magic Mike porte bien son nom parce qu'il s'agit fort probablement de la Dernière danse de ce bon vieux Mike, qui s'est essoufflé au fil des ans, visiblement. Plus le film avance, plus il nous atterre. Il débute pourtant avec beaucoup de promesses grâce à un streaptease sensuel, digne de la flamme ardente du premier opus, mais on ne retrouve jamais cette étincelle à nouveau dans le long métrage, malgré d'autres numéros libidineux mettant en scène de talentueux danseurs torses nus. Il y a, au départ, un désir brûlant entre les personnages de Channing Tatum et Salma Hayek, qui, malheureusement, disparaît avant qu'on lance décemment l'histoire.
Dans ce nouveau film, Mike a subi les contrecoups de la pandémie et a perdu son entreprise de meubles. Il doit donc accumuler les petits boulots pour arrondir ses fins de mois. Alors qu'il est barman dans un évènement caritatif chez une riche femme d'affaires, il croise une ancienne cliente de l'époque où il était danseur nu, qui recommande ses services à l'hôte de la soirée. Pour une coquette somme, Mike accepte de danser pour Maxandra, qui vit des moments difficiles et cherche à se changer les idées. Elle est tellement transportée de désir et d'espoir dans les bras de Mike qu'elle lui propose de devenir le metteur en scène d'un grand spectacle à Londres. Ce dernier accepte l'offre généreuse de Maxandra, ne sachant pas trop dans quoi il s'embarque...
La trame narrative de Magic Mike's Last Dance est d'un ennui profond. Nous ne nous attachons pas aux protagonistes et n'avons aucun intérêt envers leur quête respective. Dans les volets précédents (principalement dans le premier film), il y avait un minimum de profondeur dans le personnage de Mike. Il semble avoir perdu toute dimension, et tout charisme. Maxandra Mendoza (Salma Hayek) est, elle aussi, superficielle et fade, et on ne parle même pas ici de sa fille adolescente, qui aurait pu être complètement rayée du scénario tellement elle est futile. Celle-ci prête sa voix à une narration insipide, cherchant à apporter un aspect anthropologique au film à travers une analyse du rôle de la danse chez l'être humain depuis l'ère paléolithique. Inutile? Profondément.
Il faut attendre à la toute fin du film avant de revoir des séquences de danse digne de ce nom. Steven Soderbergh nous présente enfin ce spectacle sur lequel buche son Magic Mike depuis le début du long métrage. Malheureusement, celui-ci n'a rien d'exceptionnel, hormis peut-être un numéro lascif sous la pluie, mais rien qu'on n'a pas déjà vu ailleurs. La téléréalité Le prochain Magic Mike était plus accrocheuse en ce sens que la fiction de Soderbergh. Le travail de réalisation n'est pas totalement dénudé d'intérêt, mais le scénario est si faible que même un excellent cinéaste ne peut éviter le fiasco.
Il est important de dire que la traduction de Magic Mike's Last Dance s'avère probablement la pire qu'on a entendue depuis longtemps. Doublée en France et bourrée d'expressions qu'on peine à comprendre au Québec, le film perd une part importante de magie à travers le doublage, et comme il était déjà très peu magique au départ, on peut dire que la version française frôle l'intolérable.
Le troisième chapitre de la franchise Magic Mike sonne le glas sur l'histoire du stripteaseur de Miami. Nous aurions espéré une conclusion supérieure (qui se prend moins au sérieux peut-être?), mais on doit se contenter de ces amers au revoir.