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Faux semblant.
La première séquence de « Madeleine Collins » donne le la. Un long et très beau plan-séquence laissant s’afficher le générique montre une jeune femme faire un malaise dans un magasin chic en Suisse. Et puis un fondu au noir nous transpose dans un parc en compagnie du personnage joué par Virginie Efira. Intrigante et mystérieuse, cette accroche feutrée et étrange va nous hanter durant toute la séance jusqu’à ce qu’on comprenne le rapport. De la même manière on se demande longtemps qui est vraiment cette Madeleine Collins puisque ce n’est pas le nom du personnage d’Efira, mais juste celui d’un second rôle croisé rapidement. Faux-semblants, doubles, hallucinations ou autre, on se croirait presque dans un film de Brian de Palma. Et durant la première partie, il faut se laisser porter par ces révélations au compte-gouttes de cette femme menant une double vie.
Le scénario de « Madeleine Collins » est sans conteste l’un de ses points forts. Parfaitement écrit, la mécanique du suspense est huilée à merveille pour nous tenir en haleine. Chaque fois que l’on se dit que quelque chose n’est pas possible ou qu’il y a quelque chose qui cloche, une information ou un événement vient nous décontenancer ou répondre à nos attentes. Un script maîtrisé qui a toujours une longueur d’avance, dont la teneur et la résolution s’avèrent difficiles à anticiper mais qui ne laisse jamais le spectateur sur le carreau. Si dans la première partie il y a peut-être quelques longueurs, la seconde nous emporte totalement allant de surprise en surprise pour notre plus grand bonheur. C’est le genre de thriller conjugal, entre drame et psychologique, qui vous perturbe, vous happe, pour ne plus vous lâcher. On ne serait pas étonné que les américains ou autres se prennent d’amour pour le scénario et en fasse un remake. De plus, l’atmosphère mystérieuse mise en place par Antoine Barraud (qui fait preuve d’une immense maîtrise pour son véritable premier long-métrage, « Le dos rouge » ressemblant plus à un essai) est envoûtante et presque paranoïaque.
Et pour un rôle aussi complexe voire casse-gueule, il fallait une actrice tout-terrain de la trempe d’une Isabelle Huppert par exemple. Et c’est la décidément incroyable Virginie Efira qui s’y colle avec la force d’interprétation qu’on lui connait désormais. Cette actrice révélée sur le tard est vraiment incroyable, impossible de le nier. Et ce rôle très fort (après celui aux antipodes qu’elle a tenu dans « Adieu les cons » et ses multiples Césars) vient le confirmer. La récompense de la meilleure actrice pourrait lui être enfin remis avec cette composition nuancée et difficile. « Madeleine Collins » nous cueille donc du début à la fin avec ce labyrinthe psychologique sur la notion d’identité. Imprévisible et passionnante, cette œuvre tortueuse et glacée, qui nous fait passer de l’incrédulité à l’émotion et de la tension à des frissons d’angoisse, vaut pour son originalité et son implacable scénario. Une excellente surprise.
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Double ennui
Très nébuleuse double vie… Je ne vois pas l’intérêt de ce film ni c’est quoi au juste le message ??? Qui trop embrasse mal étreint ? Un peu, beaucoup, mince et, en fait, on s’en fout complètement ! Je déconseille fortement.