Angelina Jolie et Brad Pitt définissent enfin l'expression lyrique « des amours assassines » dans M. et Mme Smith, un film d'été qui repose sur la chimie entre ses deux vedettes. Un pari risqué qui ne fonctionne qu'à moitié, la chimie étant effectivement présente mais sans le plus important : un scénario crédible.
John et Jane Smith sont mariés depuis cinq ou six ans. Depuis, ils vivent dans un perpétuel mensonge, tous les deux ignorent la véritable occupation de l'autre : tueur à gages. Un jour, ils sont envoyés sur la même mission pour s'entre-tuer. Ils croyaient bien que leur couple était en difficulté, mais ils n'avaient encore rien vu.
Jolie et Pitt, au-delà des rumeurs de leur liaison, partagent une évidente complicité, palpable à l'écran. Leurs échanges sont habituellement efficaces, comptant sur les double-sens et les malentendus pour faire rire. C'est réussi, même si ce type d'humour a bien de la difficulté à se renouveler. Vers la fin cependant, les dialogues sont de plus en plus pesants, inutiles et ralentissent considérablement un rythme déjà miné par trop de discussions sans intérêt.
L'introduction, plus modérée, permet de mettre en place une relation de couple presque surréelle. À chaque fois que le film tente de faire dans le romantisme, il titube puis trébuche, ajoutant un accablant sentimentalisme à l'ensemble déjà saturé de mots doux. Les dialogues sont dignes des meilleurs Harlequin – vous entendrez des : « C'est quand on l'a perdu qu'on se rend compte de ce qu'on avait » et un horrible « Je ne voudrais être nulle part ailleurs qu'avec toi ». Quand le film se décide enfin à faire tout exploser, le réalisateur ne peut s'empêcher (on le comprend) de filmer de torrides retrouvailles au beau milieu du champ de bataille avant de poursuivre la confrontation.
Le scénario de Simon Kinberg (xXx : State of the Union), après un début prometteur, tombe lentement mais sûrement vers les stéréotypes habituels de tout bon film d'action pour devenir une simple parodie du genre, suivant les mêmes sentiers qu'à l'habitude et faisant les mêmes blagues qu'à l'habitude. Les méchants ne savent pas viser, les héros touchent à tout coup et de vieux amis - un Vince Vaughn particulièrement en forme - donnent de pertinents conseils. Le scénario tente d'établir une enquête parallèle qui manque évidemment de profondeur et qui ne suscite jamais l'intérêt, malgré ses nombreuses possibilités scénaristiques. Ce qui importe vraiment est cette confrontation entre les deux époux et les méchants – un véritable carnage, ils éliminent à eux deux une légion complète de soldats d'élite – des fusillades qui divertissent probablement, mais qui ne passent pas le test de la rationalité et de la logique. James Bond, par exemple, peut se permettre cette insouciance, elle fait partie de son attitude, mais M. et Mme Smith sont parfois trop vulnérables pour être si invincibles la minute suivante.
La réalisation demeure pertinente, elle focalise l'intérêt sur l'essentiel, ne vole la vedette de personne et laisse de ce fait agir la chimie et le professionnalisme des deux acteurs. Un travail qui, à défaut d'être impressionnant, est sans bavure.
En précisant pour terminer que M. et Mme Smith est un divertissement solide pour l'été - avec la vague impression que ce n'est pas la dernière fois qu'on entend ça - mais que cela ne justifie pas son manque de rigueur scénaristique, une regrettable négligence.
Angelina Jolie et Brad Pitt définissent enfin l'expression lyrique « des amours assassines » dans M. et Mme Smith, un film d'été qui repose sur la chimie entre ses deux vedettes. Un pari risqué qui ne fonctionne qu'à moitié, la chimie étant effectivement présente mais sans le plus important : un scénario crédible.
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