Il y a définitivement quelque chose de doux et de réconfortant dans cette adaptation du livre pour enfants Lyle, Lyle, Crocodile de Bernard Waber, datant de 1965. Comment ne pas fondre devant un crocodile en paillettes qui chante du Elton John? Mais l'histoire n'est pas assez intéressante pour convaincre les parents. Les petits n'y verront peut-être que du feu, éblouis par les pas de danse et la voix cristalline du sympathique reptile, mais les adultes ne sont pas dupes. Si Paul King avait réussi, en 2015, à nous convaincre, avec son formidable Paddington, que l'ère des films mélangeant animation et prises de vues réelles n'était pas morte, Josh Gordon et Will Speck sont beaucoup moins persuasifs...
La famille Primm déménage dans une nouvelle maison à New York. Le jeune Josh a du mal à s'adapter à son nouvel environnement. Les nombreux dangers de la Grosse Pomme le rendent très anxieux. Ses parents s'inquiètent beaucoup pour lui. Mais, un jour, il entend quelqu'un chanter dans son grenier. Il fait alors la rencontre du crocodile Lyle, que son ancien propriétaire avait laissé là après avoir dû quitter promptement la ville. Lyle apprend à Josh à affronter ses peurs et ils deviennent de très bons amis. Les choses se corsent lorsque leur vilain voisin découvre l'existence du crocodile et appelle les autorités. Maintenant, la seule façon que Lyle a d'éviter de se retrouver derrière les barreaux d'un zoo est de prouver qu'il n'est pas dangereux.
La qualité du CGI est définivitement au rendez-vous. Lyle est adorable, tout comme le chat persan du voisin, Loretta, qui finit par devenir membre du clan des gentils. Le gagnant de Star Académie 2021, William Cloutier, se débrouille très bien en interprétant les versions françaises des chansons originales de Lyle. Shawn Mendes prête sa voix au personnage dans la mouture originale. Les pièces sont accrocheuses et dansantes. Il est fort possible que vous vous dandiniez encore à la sortie du cinéma. Gageons même que les listes de lecture des enfants seront désormais garnies de quelques morceaux de Lyle...
La magie ne fonctionne pas toujours aussi bien, par contre, dans ce film de Sony Pictures. Les personnages sont, pour la plupart, rudimentaires et peu crédibles et les situations s'avèrent bien trop souvent tirées par les cheveux. On voudrait, par exemple, nous laisser croire que plonger tête première dans une poubelle pour collecter les restes potables des restaurants new-yorkais pour ensuite se faire un buffet sur le toit d'un immeuble a quelque chose de fantaisiste, mais ce ne l'est pas. Le fait qu'un animal puisse chanter, mais pas parler, est aussi plutôt saugrenu.
Lyle, Lyle, Crocodile n'est pas une réussite ni un échec. Il s'agit de l'un de ces films moyens, sans saveur, qu'on aura oublié rapidement, à moins bien sûr que ses chansons jouent en boucle dans la voiture, courtoisie de petits cinéphiles-mélomanes.