Lulu femme nue

Le rythme placide de ce récit tragi-comique sur l'affirmation de soi, l'amour, la violence conjugale et les amitiés intergénérationnelles, va de pair avec la mise en scène simple et attentive d'Anspach.

Malgré tout, on se satisfait amplement de l'interprétation de Karin Viard et de Bouli Lanners, deux comédiens sans esbroufe qui se livrent devant la caméra respectueuse et exempte d'effets spectaculaires d'une cinéaste à l'image de ses personnages, sincère et attachante.

De plus, Ansplach dissémine à merveille une petite dose de légèreté poétique proche de l'absurde tout en conservant un profond respect envers son histoire et les différents parcours personnels qu'elle y croise.

Ce genre de parti pris vient souvent avec un lot de clichés et de bons sentiments dont Lulu femme nue est généralement exempt. Cela tient surtout au travail d'actrice remarquable de Karin Viard, mais aussi à l'économie d'effets qui traverse tout le film.

Malheureusement pour elle, sa thématique arrive après un ensemble de films dont le thème a déjà été bien utilisé dans le cinéma français ces derniers temps. Certes, elle offre ici à Karin Viard un très joli rôle (tout comme à Marie Payen qui lui ressemble d'ailleurs comme deux gouttes d'eau)... mais force est de constater que le film ne captive jamais totalement...

On peut y voir une certaine forme de féminisme tranquille, qui s'exprime sans fantasme ni glamour, à hauteur de femme, réaliste, quotidien.