Jean Dujardin (Brice de Nice, OSS 117) nous offre un Lucky Luke revu et corrigé; un homme vertueux qui ne fume plus, grâce aux miracles de la patch, qui se questionne sur l'utilisation des armes à feu, qui s'adonne à la paysannerie et qui rêve de vacances et de quiétude. Malgré la surconsommation de Dujardin dans le cinéma français ces dernières années, l'acteur demeure crédible et efficace même sous les traits d'une icône mythique comme Lucky Luke. Le scénario est généralement habile, mais la liste interminable de personnages historiques et fictifs qui se succèdent sans trêve alourdit irrémédiablement le récit jusqu'à confondre le spectateur.
Depuis que le camp des Tricheurs a assassiné froidement ses parents, le petit John Luke, surnommé Lucky pour avoir survécu à leur animosité, s'est promis de ne jamais tuer personne. Mais voilà que lors d'un duel avec Pat Poker, Luke liquide le criminel sous l'effet de la colère. Lucky Luke est alors dévasté par son geste, il accroche ses fusils et décide de partir en Europe loin des conquêtes de l'Ouest et de ses brigands. Il sera par contre bientôt rappelé par le besoin de délivrer sa ville natale, Daisy Town, de ses criminels et d'épargner l'Ouest d'autres massacres.
Pour affronter l'homme qui tire plus vite que son ombre, James Huth, le réalisateur et scénariste, a choisi des ennemis historiques tels que Jesse James, Calamity Jane et Billy The Kid, trois légendaires hors-la-loi de l'Ouest qui sont apparus jadis dans certains albums de Lucky Luke. Si ce n'était que de ces personnages secondaires, l'histoire aurait pu être conséquente, homogène, mais après l'ajout des héros fictifs (Pat Poker, Belle, Jolly Jumper), complices et ennemis du shérif de Daisy Town, la narration s'alourdit, dirigeant l'intérêt vers les individus plutôt que sur le dénouement. Notons que dans cette congestion d'énergumènes bigarrés, l'on ne retrouve pas les Dalton, ennemis jurés (et inséparables) du héros.
La qualité visuelle est impeccable, les couleurs sont rutilantes et la texture de l'image rappelle l'univers de la bande-dessinée. Les costumes, échos à la fois d'un monde factice et authentique, sont étonnants, distinctifs. Les paysages argentins brossent habilement un portrait de l'Amérique du 19e siècle. Huth rappelle dans son film plusieurs évènements marquants de ces États-Unis en devenir (en n'oubliant pas d'ironiser le narcissisme américain), comme la construction du premier chemin de fer transcontinental.
L'humour, toujours au goût de la dérision - caractéristique à l'individu sarcastique qu'est Dujardin - est très bien calibré, voire justificatif du succès du long métrage. Souvent inattendues, mais toujours efficaces, les blagues, tant dans l'image que dans les dialogues, distraient de cet amoncellement malavisé de protagonistes.
On peut sans doute dire que la mission de Huth est accomplie. Le cowboy solitaire du Far West, créé par Morris dans les années 40, est incarné avec fidélité et audace par Jean Dujardin, et la réalisation, qui rappelle celle des westerns américains, dépeint habilement l'univers de la bande-dessinée et de la conquête de l'Ouest. Reste à savoir si les Dalton vengeront leur absence.
On peut sans doute dire que la mission de Huth est accomplie. Le cowboy solitaire du Far West, créé par Morris dans les années 40, est incarné avec fidélité et audace par Jean Dujardin, et la réalisation, qui rappelle celle des westerns américains, dépeint habilement l'univers de la bande-dessinée et de la conquête de l'Ouest.
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