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Mon enfance à la ferme.
Après deux films très confidentiels, presque expérimentaux, Hubert Viel nous présente grâce à ce troisième long-métrage, une histoire plus accessible et aux velléités plus populaires. Une sorte de capsule nostalgique située entre le passé et le présent. Avec « Louloute » c’est encore une fois à un film rural sur les agriculteurs auquel nous avons droit. Très présent sur les écrans français depuis quelques années, ce contexte va finir par devenir lassant à force de répétition et ce petit film n’y échappe pas. Il y a une forte impression de déjà-vu et même si l’angle choisi est cette fois celui du récit initiatique à hauteur d’enfant empreint de mélancolie, tout cela est bien trop inoffensif et anecdotique pour convaincre.
Le souci majeur du film est d’avoir choisi d’alterner un tiers de scènes dans le présent censées répondre aux deux autres tiers se déroulant dans le passé. Ou inversement. Si ces dernières sont plus intéressantes, les séquences contemporaines ne servent finalement pas à grand-chose hormis freiner notre intérêt et surtout nous déconnecter de l’immersion bucolique dans cette France rurale du passé. C’était donc une fausse bonne idée qui alourdit le film considérablement. Et si « Louloute » est en effet charmant par intermittences, ce charme sporadique ne permet clairement pas d’en faire un bon film. La patine à l’ancienne colle bien au sujet mais l’aspect Madeleine de Proust visiblement recherché par le réalisateur ne fonctionne lui aussi que par instants.
Comme tous les autres films sortis précédemment sur le sujet, « Louloute » nous montre les difficultés du monde agricole et de ceux qui les vivent en toile de fond. Il n’apporte donc rien de neuf sur le sujet. On est plus conquis par la description, pleine de justesse, de cette cellule familiale attachante et crédible. On sent qu’il y a une énorme part de souvenirs propres au metteur en scène, ce qui permet ce sentiment de réalisme presque naturaliste. La jeune Alice Heron est stupéfiante dans un rôle d’enfant peu commun. Elle pétille et fait pour beaucoup dans les quelques qualités indiscutables du film. Mais entre une scène de rêve hors propos, des ellipses mal négociées et ces scènes inutiles dans le présent, le film ne convainc guère et s’apparente à un petit téléfilm anodin.
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