L'adolescence... plusieurs en parlent avec amertume, d'autres avec passion et certains, comme c'est le cas de LOL, avec sincérité. Lisa Azuelos prouve qu'il est inutile d'enrichir le récit de détails superflus pour le rendre plus vivant, l'existence humaine et ses travers constituent un thème bien assez attrayant lorsqu'il est exploité avec authenticité et ingéniosité. Certains clichés, propos conservateurs ou développements verbeux auraient pu être évité - ou du moins abrégés - mais rien pour obscurcir démesurément le travail honnête de la réalisatrice française.
Lorsque Lola se fait larguer par son petit ami Arthur et qu'elle découvre que ses parents divorcés continuent de se fréquenter, elle ne comprend plus le monde dans lequel elle vit. Quand elle était plus petite, elle se confiait à sa mère, Anne, mais aujourd'hui, le dialogue est devenu presque impossible. Sa génitrice la questionne continuellement sur ses relations sexuelles potentielles ou sur ses consommations supposées de drogues. Heureusement, elle a Gaël, son meilleur ami qui deviendra bien vite un peu plus.
Bien que les Américains se soient déjà emparé du scénario pour en faire un drame - possiblement intempérant et familié (c'est du moins ce que l'on peut suposé vu la précense au générique de Miley Cyrus) - la version originale (française) mérite des éloges pour son honnêteté et ses couleurs actuelles. Tout semble terrible à l'adolescence et bien que les parents s'entêtent à rassurer leurs enfants sur la beauté de la vie et ses innombrables possibilités, les jovenceaux ne voient que cet amour perdu ou cette querelle inoffensive qui a récemment bouleversé leurs lendemains. Christa Theret représente parfaitement cette jeunesse éperdue, cette fillette qui a grandi trop vite (principalement aux yeux de sa maman) et qui tente de gérer, au mieux de son pouvoir, les galères de l'existence. Sophie Marceau donne également une performance incroyable dans le rôle de la mère qui aime inconditionnellement, mais maladroitement.
Certaines scènes, plus ludiques, plus dissipées, rappellent le Hell français de Bruno Chiche ou le Thirteen de Catherine Hardwick (cette réalisatrice américaine que le public a découvert grâce à son travail sur le premier Twilight). Généralement plus retenu, plus pondéré, LOL exprime ces divergences - qui ne sont souvent qu'imaginaires - entre les parents et leurs progénitures adolescentes. Le regard franc de la caméra d'Azuelos nous permet d'entrer dans l'intimité des personnages (parfois trop : prendre un bain en famille est une pratique plutôt étrange et malsaine selon moi, mais bon...), de goûter à leurs angoisses, de partager leurs réussites.
Certains clichés - tant narratifs que technique -, comme la réconciliation inconséquente entre un père et son fils, le béguin prévisible entre deux meilleurs amis ou l'apparition de fenêtres de messagerie instantanées dans l'image auraient pu être évités sans briser le rythme du récit. Mais la puberté renferme tellement de stéréotypes qu'ils nous apparaissent finalement comme un mal nécessaire.
LOL est une oeuvre sincère, fidèle à la candeur de l'adolescence et au désarmement des parents face à la débâcle de leurs enfants. Tous ces films maladroits qui nous parlent de jeunesse avec dévergondage et inconscience auraient parfois intérêt à s'inspirer de ces productions, discrètes dans notre paysage cinématographique, qui au lieu de caricaturer l'adolescence la vivent ... tout simplement.
Généralement retenu, pondéré, LOL exprime ces divergences - qui ne sont souvent qu'imaginaires - entre les parents et leurs progénitures adolescentes. Le regard franc de la caméra d'Azuelos nous permet d'entrer dans l'intimité des personnages, de goûter à leurs angoisses, de partager leurs réussites.
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