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Décidément, le cinéma se prend de passion pour l’ornithologie! Après Naomi Watts dans le sympathique mais oubliable « Penguin Bloom », c’est Melissa Mc Carthy dans « Lilly et l’oiseau » qui va développer une relation avec un représentant de la classe avienne. Mais, contrairement à l’attachement mutuel vu dans le premier, c’est plutôt dans le cadre d’une guerre de territoires que la relation entre l’homme (enfin ici la femme) et l’animal (ici un étourneau) va se jouer. Un conflit à priori amusant qui va permettre au personnage principal de vaincre le deuil qu’elle et son mari vivent suite à la perte de leur bébé. Un film qui montre de manière peu commune la manière de surmonter une tragédie de la sorte et dont peu de couples se remettent. C’est le type de film qui ne vous veut que du bien, qui transpire les bonnes intentions et prétend vous faire sourire tout en vous touchant en plein cœur dans une atmosphère douce et apaisante. Et si le film n'est pas immanquable, il dispose d’assez de qualités pour convaincre.
Dans le genre feel-good movie, c’est d’ailleurs réussi car Théodore Melfi reprend les mêmes ingrédients que celui de son gros succès « Les figures de l’ombre », l’histoire vraie de ces femmes afro-américaines très douées en mathématiques qui ont aidé la NASA dans les années 60. Plus précisément, cela veut dire qu’il mélange un soupçon d’humour, un peu de psychologie et beaucoup d’émotion(s). Et donc aussi un traitement plein de compassion, de bonnes ondes et d’espoir associé à une tonalité positive. Et le résultat est là à ce niveau : « Lilly et l’oiseau » est un film qui fait du bien, dont on finit le visionnage en ayant le sourire sincère et un peu la larme à l’œil. Juste un peu. Car le problème principal de cette œuvre est son dernier acte qui devient un peu trop tire-larmes, que ce soit au niveau de la musique, des leçons de vie ou des scènes censées faire pleurer dans les chaumières. Tout ce qu’il avait réussi à éviter en amont montre le bout de son nez. Dommage car « Lilly et l’oiseau » se montrait plutôt pudique et juste durant les trois premiers quarts. Malheureusement, cette fin qui s’emballe et fait sortir les mouchoirs lui fait se tirer une balle dans le pied. Un happy-end était de rigueur certes mais il aurait gagné à être plus nuancé.
La relation entre Lilly et cet oiseau aurait aussi gagné à avoir un peu plus de temps à l’écran et de ne pas servir uniquement de métaphore aux problèmes de ce couple. Enfin, si le générique de début de toute beauté fait preuve d’inventivité avec notre oiseau qui va virevolter auprès des différents personnages au sein d’une mise en scène aérienne et adaptée, la suite est visuellement plus consensuelle. En revanche, il faut noter la partition impeccable et irréprochable de Melissa McCarthy qui, après un détour réussi par le polar (« Les Baronnes ») ou le film d’arnaque (« Les Faussaires de Manhattan »), montre qu’elle sait offrir beaucoup en tant qu’actrice au-delà de ses comédies lourdes et qui tâchent (ce qui n’empêche pas certaines d’être très réussies). En prime, on retrouve le trop rare Kevin Kline dans un joli rôle à sa mesure. En bref, « Lilly et l’oiseau » n’est pas le film du siècle mais il fait passer un doux moment cotonneux si l’on veut se détendre avec un film léger et qui touche en plein cœur en sortant des sentiers battus.
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