Le problème, c'est qu'on n'arrive pas à y croire.
Comme plusieurs le mentionnent, le dessin dans Les Triplettes de Belleville est fascinant. Pas besoin de rendre fidèlement chaque détail pour être efficace, et je suis bien d'accord. La musique est aussi très intéressante, en particulier cette séquence où une grille de frigo, un journal et un aspirateur font office d'instruments.
Mais, car il y en a un, si l'exactitude graphique n'est pas obligatoire, l'assiduité scénaristique est de mise. Je peux accepter que l'on traverse la mer en pédalo, je peux supporter qu'on se débarrasse de huit voitures de la mafia française par des moyens détournés, je l'accepte parce que la folie est présente dans le film, déjà que les dialogues soient presque complètement absents, mais je refuse qu'on se serve d'un chien comme roue de secours, et pas parce que je suis un fervent protecteur des animaux, juste parce que c'est ridicule, inutile, absurde et injustifiable. Si je connaissais un pire mot, je l'écrirais, mais je trouve que, vraiment, cette faute est difficilement pardonnable.
Sinon, le scénario est intéressant, sans être sérieux, à cause de la folie qui l'habite. Personnellement, je n'ai rien contre l'excentricité, l'éclatement des jugements pré-établis (paradoxal, je suis critique de cinéma), ni contre l'imagination débridée, mais il faut justifier ses choix, absurdes ou non, et cette utilisation du chien comme roue est, franchement, inexplicable. Je sais que j'insiste un peu sur cet exemple, mais, j'ai été vraiment déçu par ce choix.
Malgré sa durée très réduite, 80 minutes, le film souffre de quelques longueurs inexplicables. Pourquoi, dans un film si cour, si différent, si original, arrive-t-on à se perdre dans d'interminables séquences musicales plus ou moins disparates? Parce qu'on répète, qu'on répète et qu'on répète. Qu'on se le dise, Les Triplettes de Belleville ne s'adresse pas à tout le monde, je ne sais pas encore à qui, mais c'est bien regrettable parce que l'énorme potentiel du film est gâché à cause des détails, et ce n'est pas à cause de la finition, ni de la minutie. Comme je me tue à le répéter, c'est inexplicable...
Le problème, c'est qu'on n'arrive pas à y croire.
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