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Europudding.
Le concept du nouveau film de Regis Roisnard (« Populaire ») était plus qu’alléchant. En effet, pour son second film, le cinéaste se penche sur le métier peu connu et mésestimé de traducteur pour nous tisser un thriller en forme de poupées russes avec de multiples rebondissements. De plus, de par la facture du film et ses protagonistes du monde de la littérature venus de tous les horizons géographiques, il se dote d’un casting européen de haute volée constitué d’acteurs très connus dans leur pays d’origine. Casting qu’il enferme dans un château pour une sorte de whodunit à la Agatha Christie. D’ailleurs, sur bien des aspects, on pense à « Le Crime de l’Orient-Express » dans le déroulement de l’intrigue. C’est donc peu dire que « Les Traducteurs » partait pour être un thriller réussi et franchement original. Mais on ne peut nier une certaine déception une fois le film terminé et ce pour plusieurs raisons.
D’abord, cet « europudding » destiné à être distribué dans un maximum de pays grâce à la présence d’acteurs du cru, expose plutôt bien ses différents personnages mais ne les creuse pas vraiment. On le conçoit, ils sont bien trop nombreux pour pouvoir réellement exister sur à peine deux heures de film mais c’est dommage. Ensuite, « Les Traducteurs » peine à vraiment lancer son intrigue à savoir qui est le responsable de la fuite des pages du livre qu’ils traduisent et ça patine un peu la première demi-heure. Une fois lancé, le principal (et quasi seul) intérêt du long-métrage est de découvrir qui et pourquoi. Récemment, et pourtant de composition moins innovante de prime abord, « A couteaux tirés » était de bien meilleure qualité en tous points. Ici, le coupable est dévoilé un peu trop vite et une fois le film terminé on se rend compte que la principale scène explicative ne sert en fait à rien.
Mais le plus gros problème de « Les Traducteurs » est sans conteste son côté invraisemblable et tiré par les cheveux. En effet, l’accumulation de rebondissements dans la dernière demi-heure est amusante et imprévisible mais légèrement excessive. C’est bien trop chargé pour être crédible. On retient cependant les compositions plus intéressantes de la danoise Sidse Babett Knudsen et du grec Manolis Mavromatakis quand Lambert Wilson est en roue libre tout comme le jeune Alex Lawther. A noter également que, même s’ils parlent bien le français, les acteurs ne sont pas toujours parfaitement audibles dans la langue de Molière. Bref, on se retrouve devant un film qui aurait pu être tellement plus mais qui, fatalement, n’est qu’une production européenne tentant de plaire à tous les pays. C’est néanmoins rythmé, ludique et bien réalisé dans des décors optimisés. Pas extraordinaire, plutôt décevant mais pas désagréable non plus au demeurant.
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