Vu au Festival du Film de Toronto 2016.
The Magnificent Seven est un western classique, paru en 1960, qui mettait en scène nul autre que Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson et Eli Wallach. Reprendre ce film marquant en en faisant une mouture moderne était un risque, mais Antoine Fuqua s'est approprié ce titre en nous offrant une oeuvre divertissante, sans être à la hauteur de la réputation de son prédécesseur.
Les amateurs de western seront ravis d'apprendre que la recette originale est reprise ici avec une rigueur méritoire dans le style. Les cowboys et les Indiens, le whisky, les saloons, des fusils, les courses de chevaux, la musique d'ambiance, on retrouve dans ce film tous les éléments essentiels d'un bon western. Mais, malgré tout, le protagoniste est noir, une femme fait partie du clan des mercenaires, qui compte également un Asiatique et un Mexicain. Alors que dans les oeuvres originales ce n'était que des hommes blancs qui tenaient la vedette, Fuqua a choisi d'apporter une diversité raciale. Cet amalgame des genres et des races apportent à la nouvelle version de Magnificent Seven une personnalité unique qui le distingue positivement de son ancêtre.
The Magnificent Seven possède également un humour caustique que l'on doit principalement à Chris Pratt. L'acteur apporte énormément à la production qui, sans lui, aurait été distrayante certes, mais peut-être trop rigide et sévère. Les cascades et les combats sont également fort divertissants. Voir Denzel Washington chevaucher un cheval est une image plutôt étonnante et il nous faut un certain temps d'adaptation avant de la trouver crédible. Mais l'acteur d'expérience arrive à nous convaincre qu'il est un hors-la-loi du Far West et dès lors on est transporté dans ce monde de cowboys et d'Indiens.
C'est au niveau de l'histoire que le bât blesse. Nous aurions espéré un récit plus enlevant que celui, plutôt monocorde, que nous offre Fuqua. Le style et les looks des acteurs deviennent rapidement le principal intérêt de l'oeuvre. Au fil des minutes, l'histoire - qui est celle d'habitants désespérés d'une petite ville qui engagent sept mercenaires afin que ceux-ci les aident à se défendre contre son puissant ennemi - se dilue dans des situations anecdotiques du Far West et des combats à grand déploiement assez prétentieux.
Les 60 ou 70 dernières minutes ennuient plus qu'elles enivrent. Il y a quand même certaines séquences fort impressionnantes vers la fin, mais le plaisir se trouve davantage dans la première moitié. Pour les nostalgiques du western, The Magnificent Seven saura certainement vous charmer, mais pour ceux qui n'ont jamais été particulièrement interpelés par le genre, le risque de s'ennuyer à mi-parcours est plus grand.