Xavier, notre compagnon de voyage pour L'auberge espagnole, est de retour dans cette nouvelle aventure. Cette fois-ci, c'est lui, et seulement lui, le centre d'intérêt du film. Au diable, donc, l'Europe, et place à une comédie dramatique fort convenue, mais quand même réussie.
Même après le succès - un peu surprise, en particulier au Québec - de L'auberge espagnole en 2002, le réalisateur Cédric Klapisch n'avait pas prévu de suite aux aventures de Xavier avec le programme d'échange Erasmus. Sauf que l'intérêt des acteurs pour l'idée et une visite à Saint-Pétersbourg auront convaincu le réalisateur d'écrire la vie de Xavier, qui a maintenant 30 ans.
Xavier fait ce qu'il a toujours souhaité : il est écrivain. Mais, car il y en a un, il n'obtient pas les contrats espérés. Il y a aussi son ex, Martine, qui a maintenant un enfant sans père. Sans oublier les filles qui se relaient dans sa vie, et dans son lit; de vulgaires amourettes qui ne mènent jamais nulle part. C'est que Xavier – et il ne le sait pas encore – cherche l'amour. Et c'est avec sa vieille amie Wendy qu'il va le trouver, ou essayer de le trouver.
L'ensemble de la distribution du premier film est de retour dans ce nouveau film de Cédric Klapisch. Il semble bien que le réalisateur ait décidé de négliger l'aspect « union européenne » de L'auberge espagnole pour se concentrer sur Xavier. Pas que son histoire soit inintéressante, plutôt qu'elle a une moins grande portée que lorsqu'on pouvait voir un concentré de l'Europe entière. M'enfin, disons tout de même que le film porte merveilleusement son étiquette de « comédie dramatique », qu'il passe de l'un à l'autre efficacement pour les mêmes raisons que son prédécesseur avait séduit à sa sortie. Le montage est toujours aussi inventif, les personnages (donc les acteurs) toujours aussi attachants, et l'histoire ne manque pas d'intérêt, même si elle aurait gagné à être resserrée.
L'histoire, donc, des Poupées russes, tourne autour de l'amour et des femmes. Xavier se rendra rapidement compte, au fil de ses rencontres, qu'elles sont complexes et presque insaisissables, et qu'il faut en plus savoir les retenir. Plus convenu, presque prévisible, le récit s'articule presque exclusivement autour de l'amour, et de la désillusion de Xavier qui s'ensuit. L'intérêt se renouvelle mal, parce que certaines situations sont prévisibles alors que d'autres sont inutiles (une visite au grand-père, en particulier). D'autant que l'ensemble n'est qu'un énorme « flash-back » qui ne se justifie qu'à moitié.
Les acteurs, eux, sont parfaits. Romain Duris joue entre la conviction et le désarroi, Cécile de France brille d'assurance, Kelly Reilly est étonnante dans son exploration des registres. Audrey Tautou, même si elle n'est pas essentielle à l'histoire, garde cette candeur qui la rend si juste. Lucy Gordon offre certainement la performance la plus étonnante en top-modèle innocente.
La réalisation de Klapsich est inventive en particulier dans le montage. Sauf qu'il est moins pertinent que dans L'auberge espagnole, même s'il est tout aussi confus. Le « melting pot » européen qui avait tant plu dans ce dernier est presque complètement disparu.
Les poupées russes garde la fraîcheur de son prédécesseur, au moins techniquement. C'est l'histoire, ici, qui cloche. Elle n'est pas aussi significative ni aussi prenante qu'attendu, elle n'est qu'une comédie romantique un peu meilleure que les autres, moins racoleuse et plus réaliste. Mais on dirait qu'on s'attendait à bien plus que ça. Comme Xavier avec ses femmes, c'est la séparaiton qui gâche le bon moment passé.
Xavier, notre compagnon de voyage pour L'auberge espagnole, est de retour dans cette nouvelle aventure. Cette fois-ci, c'est lui, et seulement lui, le centre d'intérêt du film. Au diable, donc, l'Europe, et place à une comédie dramatique fort convenue, mais quand même réussie.
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