J'avais, il faut le dire, de très très hautes attentes envers le film sur les Minions. Je suis une fan invétérée de ces petits bonshommes jaunes en salopettes bleues, mais lorsqu'on a des expectatives aussi élevées il est normal d'être confronté à une déception plus grande, et c'est malheureusement ce qui m'est arrivé aujourd'hui avec Minions.
Les deux films de Despicable Me étaient intelligents, subtils (malgré leurs blagues souvent grossières) et originaux. On ne peut tristement pas dire la même chose de son spin-off. Minions manque de cohérence (la super-vilaine Scarlett Overkill est d'abord gentille, puis méchante, puis gentille, puis méchante... on n'y comprend plus rien) et de caractère. La plupart des meilleures scènes avaient été dévoilées des mois auparavant dans les nombreuses bandes-annonces, extraits, aperçus et entrevues. Si, comme moi, les amateurs des Minions se sont le moindrement intéressés aux vidéos publiées périodiquement sur le web, ils ont vu presque l'entièreté de la production, ou du moins, ses passages les plus mémorables. On comprend que le but est d'attirer les foules dans les salles, mais il y a certainement quelque chose de frustrant dans le fait de réaliser qu'on connaît déjà l'essence du film avant son visionnement.
En ce qui concerne les Minions, par contre, ils sont toujours aussi adorables. Leur langage inventé amuse et surprend, et leurs manières toujours aussi inusitées de se mettre les pieds dans les plats sont charmantes. Le petit Bob est certainement celui auquel les cinéphiles s'attacheront le plus. Avec son ours en peluche et sa naïveté adorable, il a tout du personnage secondaire parfait. Le problème réside probablement ici d'ailleurs. Bob ne devrait pas être considéré comme un personnage secondaire, puisqu'il fait partie des trois protagonistes Minions, mais ces derniers n'arrivent jamais à se démarquer suffisamment pour qu'on les considère comme les véritables héros du film. Le long métrage comprend une panoplie de personnages secondaires, mais le héros, celui auquel le spectateur s'identifie, manque à l'appel. Kevin manque de tonus pour assumer cette tâche et Scarlett, de beaucoup de cohérence.
Les idées de base sont pourtant intéressantes. Ce principe d'ajouter des éléments historiques à la trame narrative, qui se déroule à Londres dans les années 1960, est brillant, mais il n'est malheureusement qu'exploité en surface. Cette prémisse au cours de laquelle les Minions doivent voler la couronne de la Reine d'Angleterre pour le compte de Scarlett est également plutôt inventive, mais l'histoire ne l'exploite pas adéquatement pour en tirer profit pleinement.
Minions est un divertissement acceptable, mais qui n'est certainement pas à la hauteur des deux Despicable Me. On s'imagine que ce film, au contraire de ceux sur les aventures de Gru et ses filles, s'adresse plus directement aux jeunes enfants, mais même les bambins seront dérangés par l'incohérence de certains passages et les raccourcis injustifiés empruntés par la production.
On retiendra quand même certains classiques de Minions : dont l'excellent « hello papagena, tu es bella comme la papaya ». Et, malgré la réussite mitigée de leur film, je reste une fan inconditionnelle de ces personnages imaginés par Illumination Entertainment. Minions; je vous aime.