Alors que la comédie Bad Moms était arrivée à point pour consoler les mamans surmenées à l'été 2016, la suite n'a pas le même effet analeptique. Bien que A Bad Moms Christmas soit construit sur une formule similaire (des mères épuisées qui décident de se faire plaisir et de laisser tomber les conventions sociales), le nouveau film ne possède pas le charme et la candeur d'antan.
La vulgarité de A Bad Moms Christmas nous rend même plus mal à l'aise qu'autre chose. Voir trois femmes soûles grimper sur un Père Noël de centre commercial ou une esthéticienne débridée épilée les couilles d'un danseur nu se préparant pour un défilé de père Noël sexy n'est pas aussi drôle que perturbant. Les situations proposées dans le premier film étaient certes improbables, mais elles finissaient par nous faire rire ou, à tout le moins, sourire. Ici, les conjonctures sont grotesques et pitoyables en plus d'être invraisemblables.
Le long métrage s'avère un ramassis décevant de séquences hystériques n'ayant que très peu de liens les unes avec les autres. Le film aurait pu être monté de façon très différente et il n'y aurait eu que très peu d'impacts au niveau narratif. Comme les personnages d'Amy, Kiki et Carla avaient déjà été décrits dans le premier opus, on entre très rapidement dans le vif du sujet cette fois. Malheureusement, le sujet n'a pas suffisamment de substance pour rester vif pendant les 105 minutes que dure la production. Les actrices tentent de rendre la chose la plus amusante possible, mais elles ne sont pas appuyées par des textes assez forts pour mettre à profit leur bonne volonté.
Comme dans le premier chapitre, nous avons aussi droit à une traduction 100 % québécoise. Plutôt que d'employer un français international, comme c'est le cas généralement, les doubleurs ont opté pour des expressions tirées du langage populaire. On peut donc voir Mila Kunis, Susan Sarandon, Kathryn Hahn et les autres déclamer des choses comme : « mon fucking écoeurant », « c'est fou raide », « ils sont caves », « tu es trop weird », « c'est de la bullshit » et « dude, elle est comment ta graine? ». On comprend l'idée de vouloir rendre la chose la plus salace et vulgaire possible, mais nous sommes si peu habitués à ce genre de jargon dans le cinéma traduit que le poil nous irise rapidement et on finit par perdre de l'intérêt pour l'histoire.
A Bad Moms Christmas est une déception sur toute la ligne. Il y a bien quelques courts extraits qui nous égayent momentanément, mais ces brefs instants de joie ne sont pas suffisants pour pardonner le gâchis de l'ensemble. Les mères indignes ne nous rendent pas fébriles de voir enfin arriver le temps des fêtes.