Ce n'est pas évident pour les grands studios d'animation de se démarquer tellement l'offre est riche et diversifiée dans ce genre de films. DreamWorks Animation a misé cette fois sur un visuel un peu différent afin de s'éloigner du CGI léché et sans faille qu'on voit habituellement sur nos écrans. On retrouve dans The Bad Guys une touche d'anime japonais (principalement chez la chef policière) et quelques traits plus bruts qui rappellent l'animation à la main d'une autre époque et les cartoons du samedi matin. Ce style inhabituel et coloré apporte une personnalité unique à la production.
L'histoire n'est pas particulièrement originale, mais elle est suffisamment énergique et cocasse pour contenir l'attention des petits cinéphiles pendant 1 h 40. On suit M. Loup et sa bande de méchants qui décident de voler le précieux trophée du Dauphin d'Or lors d'un gala. Lorsqu'ils se font coincer par les autorités, ils acceptent un marché : ils deviendront des gentils en suivant des cours avec le bon Professeur Marmalade, un petit cochon d'Inde admiré de tous. M. Loup convainc ses amis en leur disant que tout ceci n'est qu'un stratagème pour commettre un autre vol de grande envergure, mais il se fera prendre à son propre jeu et découvrira les bienfaits de la bonté sur le corps et l'esprit.
Les flatulences verdâtres de M. Piranha et ses nombreuses allusions à une paire de fesses charmeront certainement les gamins. Heureusement pour les parents, ces gags de premier niveau ne sont pas trop nombreux. L'humour de ce Bad Guys réside beaucoup dans les dialogues et les jeux de mots. La mauvaise nouvelle pour nous, c'est la traduction. Bien qu'elle soit faite au Québec et de belle qualité, reste qu'on ne peut en venir qu'à la conclusion que bien des boutades se sont perdues dans les méandres des couloirs des studios de doublage. Le point positif, c'est qu'on a traduit la plupart des mentions écrites du film en français et que le générique présente le nom des doubleurs québécois, plutôt que les Américains, comme c'est généralement le cas.
Les amateurs de films de cambriolage seront servis avec cette aventure animée vibrante. La morale est un peu simple : « ne jugeons pas un livre à sa couverture » et « vaut mieux être bon que méchant » et le récit manque de fantaisie (surtout en comparaison au visuel audacieux), mais The Bad Guys a de quoi plaire à toute la famille, qu'on soit amateur de courses de voitures ou de gags de pets...