Pour les amateurs du style irrévérencieux, un peu casse-cou, de Guy Ritchie, ce nouveau film saura une révélation. Le cinéaste s'offre visiblement un cadeau avec cette proposition dévergondée, animée par une distribution cinq étoiles. Il a mis des grossièretés dans la bouche de ces charismatiques acteurs et des armes automatiques dans leurs mains, créant un portrait improbable, mais hautement divertissant.
Parmi la longue liste de comédiens chevronnés qu'on retrouve au générique de ce long métrage indiscipliné, un ressort du lot : Hugh Grant. L'acteur britannique navigue allègrement dans l'univers comique, violent et décalé de Ritchie. Quand il se retrouve à l'écran, on ne voit que lui. Charlie Hunnam, décontracté et impassible dans son rôle d'un fidèle garde du corps, se démarque également, tout comme Colin Farrell, qui personnifie un coach de boxe dur à cuire qu'on aurait aimé voir davantage.
Même si l'histoire n'est pas la plus originale (on se doute bien du dénouement de celle-ci, malgré toutes les fausses pistes déposées sur la route), elle est enlevante. Les revirements sont délicieusement invraisemblables, les répliques, savoureuses et l'action, sans temps mort. On aurait quand même espéré une intrigue moins erratique, mais ses quelques imperfections contribuent, en quelque sorte, à son charme rétro/rebelle. On doit dire qu'on apprécie aussi le fait que Guy Ritchie n'ait pas exagéré quant à la durée de son oeuvre. Trop de films de gangsters s'étirent en longueur et perdent de la valeur en chemin.
Après les remakes et les adaptations éculées, il est bon de voir Guy Ritchie reprendre les rênes d'un style qui lui sied si bien. The Gentlemen ne cache pas son attitude machiste et parfois raciste. Il ne prétend pas non plus prêcher un quelconque intellectualisme. Il éclate des têtes, humilie quelques bandits au passage et dépasse souvent les bornes. The Gentlemen n'est pas parfait, mais il est exactement ce qu'on attendait de lui.