The Guilt Trip est fort probablement l'une des pires comédies de l'année 2012. Une bonne preuve : on ne rit jamais en l'écoutant! Peut-être laissons-nous poindre un sourire amusé à quelques endroits au tout début - avant de connaître les personnages et leurs limites -, mais plus le film avance, plus il s'enfonce dans le cliché, la bêtise et la futilité. Toutes les blagues tombent à plat et l'intrigue n'est pas suffisamment intéressante pour maintenir l'attention du spectateur pendant 90 minutes (je dirais même qu'après les vingt premières minutes, on a déjà hâte que notre calvaire s'achève).
La proposition de départ était pourtant intéressante : un inventeur décide de parcourir les États-Unis avec sa mère surprotectrice pour tenter de vendre un produit de sa création à des chaînes de magasins. Le personnage de la mère, célibataire depuis des lustres, collectionnant les objets en forme de grenouille et membre du club Weight Watchers avec ses amies à qui elle rencontre tout, était, a priori, assez riche. Malheureusement, elle a été si mal développée - et peut-être aussi mal dépeinte par Barbra Streisand - qu'elle devient rapidement emmerdante et insignifiante. Les raisons qui la poussent à suivre son fils dans ce road trip - tout comme celles qui encouragent le jeune homme à l'inviter - sont complètement absurdes et semblent provenir du champ gauche, et ce, même quand, à la fin, on tente de leur donner un sens plus concret.
Le talent de Seth Rogen n'est rien de moins que gaspillé dans ce film d'une futilité assommante. Rogen, qui a pourtant su prouver à maintes reprises qu'il pouvait être drôle, attachant et surprenant, nous apparaît ici comme un comédien permutable, un acteur qui n'a aucune prédisposition particulière, mais qui a un visage suffisamment caricatural et accrocheur pour qu'on l'engage dans une comédie de temps à autre quand on n'a pas les moyens de payer le cachet d'un incontournable (comme Seth Rogen... en temps normal).
Même si le scénariste a fait des pieds et des mains pour tenter de rassembler les différentes scènes en un tout cohérent, en une histoire narrative harmonieuse, le public a toujours l'impression d'un film à sketchs sur le même thème. Dans chaque ville qu'ils traversent, les deux protagonistes vivent de nouvelles mésaventures et ces dernières deviennent de plus en plus saugrenues (et pas dans le bon sens) plus le récit se développe. Une mère qui participe à un concours du plus gros mangeur pour que son fils ne paie pas l'addition ou une mère et son fils qui doivent arrêter dans un bar de danseuses après une crevaison ce ne sont pas - désolée de décevoir quelques puristes de l'humour premier niveau - des situations suffisamment drôles pour se retrouver dans une comédie hollywoodienne de cette envergure.
The Guilt Trip est encore un exemple d'une bonne idée mal exploitée. En plus de la santé, des réussites académiques, amoureuses et monétaires, on pourrait pour 2013 se souhaiter moins de bons concepts gâchés par une immense industrie qui croit que ramener Barbra Streisand au grand écran pourrait mousser les ventes d'un film débile pendant le temps des Fêtes. C'est mon voeu pour la nouvelle année; moins de bonnes idées gaspillées...