À cause de ses défauts élémentaires, on a vite l'impression que Les bagnoles est un prétexte pour montrer des voitures... et l'immense capacité technique de Pixar. Et même si elle est époustouflante, il manque l'intelligence à laquelle Pixar nous a habitués.
Pixar est, depuis plusieurs années, synonyme de succès. Les Trouver Nemo, Les Incroyable et les classiques Histoire de jouet et Monstres Inc. sont des succès planétaire, témoin la puissante machine de marketing de Disney. Des films qui avaient tous d'immenses qualités, à commencer par l'animation, mais aussi avec un petit quelque chose qui les rendait intelligent, unique et accessibles aux adultes au moins autant qu'aux enfants. C'est justement ça - qu'on ne saurait ni nommer ni définir - qu'il manque à Les bagnoles.
Parce que tout le reste est présent. L'animation est impressionnante, l'anthropomorphisme plus précis et plus poussé que jamais. Les personnages sont riches, même si très caricaturés. Le scénario semble parfois confus, s'offre quelques petits dérapages et clins-d'oeil plus ou moins drôles à des référents très - bien trop - adultes.
Flash McQueen en est à sa première saison comme voiture de course mais est déjà un prétendant sérieux à la Piston Cup. En route vers la Californie pour disputer la dernière course de la saison qui couronnera le vainqueur, il s'égare et se retrouve à Radiator Springs, une ville presque abandonnée sur la route 66. Et là, condamné aux travaux forcés, il va apprendre à s'intéresser aux autres et à se faire des amis.
Owen Wilson offre une performance décevante dans le rôle principal. Il est peu enjoué, ce qui fait que la plupart de ses blagues tombent à plate. Elles sont aussi très prévisibles, ce qui n'aide certainement pas. Même les enfants dans la salle ne semblaient pas s'émerveiller outre mesure par ce personnage fade auquel ils ont nécessairement de la difficulté à s'identifier. Paul Newman et Bonnie Hunt offrent de bonnes performances, mais le personnage de Mater est certainement le plus efficace : drôle, attachant et un peu naïf.
Pixar et Disney se permettent bien sûr de faire la leçon sans subtilité, et se rendent probablement subliminalement dans l'esprit des enfants. Pourtant, c'est tellement gros, bruyant, éclatant qu'on se demande si même eux tombent dans le panneau.
D'autant que plusieurs blagues ne s'adressent qu'aux adultes car elles font référence à des sujets d'adultes, que les enfants ne comprendront pas. Ils rigoleront peut-être parce que maman rigole, mais l'humour de Les bagnoles n'est majoritairement pas adapté pour eux. D'autant qu'avec une voiture hautaine comme personnage principal, on ne s'identifie pas du tout comme à un jouet qui parle ou un monstre dans le placard.
Le film est presque la preuve que Pixar est sur le pilote automatique depuis quelques temps; on crée un événement avec un film, on mélange les ingrédients qui ont fait le succès des premiers jours, en espérant que ça passe encore. Sauf que ce qui a fait le succès des premiers jours, c'est l'innovation, qui menait à l'émerveillement. Là, il ne reste que l'émerveillement technique, ce n'est pas suffisant.
Les bagnoles est un bon film d'animation qui repousse - encore! - plus loin les barrières techniques, aucun doute là-dessus. Mais sans une véritable histoire, sans ce petit je-ne-sais-quoi qui fait d'un film de Pixar un film sans équivalent, on a plutôt l'impression que le film est un salon de l'auto sans nouveauté. Les films précédents de Pixar poussaient plus loin les films pour enfants en général en innovant, Les bagnoles frappe un cul-de-sac.
Vu en version originale anglaise.
À cause de ses défauts élémentaires, on a vite l'impression que Les bagnoles est un prétexte pour montrer des voitures… et l'immense capacité technique de Pixar. Et même si elle est époustouflante, il manque l'intelligence à laquelle Pixar nous a habitués.
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