Moins bon que le premier, mais meilleur que le deuxième, le troisième opus de la franchise Cars de Pixar manque de puissance dans le moteur pour finir la course, mais surprend souvent par la finesse de son dérapage et l'élégance de sa carrosserie.
Flash McQueen et son ami le remorqueur Mater ont séduit une foule de jeunes cinéphiles au milieu des années 2000. La petite voiture de course rouge, portant le numéro 95, se retrouvait alors dans tous les bacs de jouets des petits garçons à travers le monde. Voulant profiter du succès de ses bagnoles, Pixar a produit une suite, Cars 2, qui n'a malheureusement pas obtenu l'aval des critiques et du jeune public. La compagnie de production a refusé d'abandonner aussi facilement sa vache à lait et nous livre, six ans plus tard, son troisième effort.
Avec ce nouveau film, Pixar est arrivé à retrouver en partie la magie du premier chapitre. Malheureusement, le principal sujet exploité ici - le vieillissement et la retraite - ne rejoint pas autant les petits cinéphiles qu'auparavant. La franchise a pris de la maturité, mais avec celle-ci a perdu son innocence et une bonne partie de sa candeur. Verbeux et longuet, le long métrage passe beaucoup de temps à parler de l'importance du mentor, du modèle dans la vie d'un champion (Doc Hudson dans le cas de Flash McQueen), un thème plutôt lourd pour les marmots. Les questionnements qui incombent le protagoniste sont aussi plutôt difficiles à comprendre pour le public cible : dois-je persévérer malgré la pression de l'entourage et mon âge vénérable ou accepter qu'il s'agit de la fin d'un tableau?
Les séquences de course sont, par contre, aussi efficaces qu'elles l'étaient en 2006, voire davantage. Cette scène de l'accident de Flash au tout début (que l'on avait pu voir presque entièrement dans la bande-annonce) est sublime. L'espace d'un instant, on oublie que nous sommes dans un film d'animation tellement le visuel s'approche de la réalité.
Cet aspect plus réaliste de l'image nous apparaît à quelques reprises pendant le film, mais comme les concepteurs ont voulu conserver l'allure cartoonesque des personnages, il ne reste pas présent bien longtemps.
Ce passage où Flash McQueen et son entraineuse Cruz Ramirez doivent participer à un derby de démolition est également un moment fort du film et une belle trouvaille des scénaristes. Même les enfants les plus dissipés seront cloués à leur siège alors que les héros seront pourchassés par le méchant autobus scolaire Miss Fritter. À noter qu'il s'agit du moment le plus effrayant du film d'animation. Les enfants les plus sensibles risquent donc d'être plus inquiets à ce moment-là et avoir besoin de soutien moral de leurs dévoués parents.
Outre sa thématique adulte, les grands seront interpelés à plusieurs reprises dans le film. Encore une fois, nous avons droit à de brillantes métaphores entre le monde des hommes et celui des voitures. De plus, à notre grand bonheur, les vaches-tracteurs sont même de retour!
À 109 minutes, le long métrage aurait probablement bénéficié d'un raccourcissement. Malgré tout, Cars 3 comprend quelques belles idées et amène les cinéphiles dans une course excitante sur les pistes.
* Vu en version française 3D.